JFK L’assassinat les questions
Dallas 22 novembre 1963

Site dédié à l’assassinat du Président Kennedy et à l’étude des questions sans réponse pleinement satisfaisante près de 60 ans après les faits.

Les conclusions des enquêtes officielles

Les conclusions de la Commission Warren et du HSCA


par Pierre NAU

Des différences notables existent dans les conclusions des différentes enquêtes chargées du dossier Kennedy. Elles sont synthétisées ci-après.

 

1 - FBI

 

Pour le FBI l’étude balistique a conduit à la conclusion suivante :

- Un tireur unique avait fait feu, 3 coups de feu avaient été tirés et tous les trois avaient atteint leur but.
 

Coup de feu n°1

John F Kennedy

Blessure peu profonde dans le dos.

La balle ressort et tombe sur la civière de Kennedy. C’est la pièce à conviction n° 399 (CE 399)

 

Coup de feu n°2

John B Connally

Provoque les cinq blessures constatées sur le corps du Gouverneur

Balle non identifiée.

 

Coup de feu n°3

John F Kennedy

Provoque la blessure fatale à la tête

Deux fragments de balles ont été récupérés dans la limousine et d’autres fragments l’ont été au cours de l’autopsie. La balle n’a pas été entièrement récupérée.

 

2 - Commission Warren :

L’étude balistique menée par la Commission Warren aboutit aux conclusions suivantes :

- Un tireur unique avait fait feu, 3 coups de feu avaient été tirés. Deux balles avaient atteint leur but, la troisième s’était perdue.
 

Coup de feu n°1

John F Kennedy et John B Connally

Sept blessures non fatales chez les deux hommes

La balle ressort du corps de Connally et tombe sur sa civière. C’est la pièce à conviction n° 399 (CE 399)

Coup de feu n°2

John F Kennedy

Provoque la blessure fatale à la tête

Deux fragments de balles ont été récupérés dans la limousine et d’autres fragments l’ont été au cours de l’autopsie. La balle n’a pas été entièrement récupérée.

Coup de feu n°3

Aucune

Balle perdue

Impacts relevés sur une bordure de trottoir sur Dealey Plaza

 

Par l’image, la séquence peut être visualisée ainsi :
 


© Corbis (reproduit après autorisation)

A noter que le coup de feu manqué a pu aussi bien être le premier comme le second ou le troisième coup de feu. La Commission n’apporta pas de conclusion définitive sur le sujet.

 

3 - le HSCA :

Enfin le HSCA avait pour sa part la conclusion ci après :

• Au moins deux tireurs avaient fait feu,

• il y avait au moins 4 coups de feu ;

• 2 coups de feu au moins avaient manqué leur cible

 

Coup de feu

 

Personnes atteintes

Conséquences provoquées par le projectile

balle ou éléments de balle récupérés

n°1

Aucune

Balle perdue

 

n°2

John F Kennedy et John B Connally

Sept blessures non fatales chez deux hommes

La balle ressort du corps de Connally et tombe sur sa civière. C’est la pièce à conviction n° 399 (CE 399)

n°3

John F Kennedy

Provoque la blessure fatale à la tête

Deux fragments de balles ont été récupérés dans la limousine et d’autres fragments l’ont été au cours de l’autopsie. La balle n’a pas été entièrement récupérée.

n°4

Aucune

Balle perdue

 

Par l’image, la séquence peut être visualisée ainsi :
 

© Corbis (reproduit après autorisation)

De plus le HSCA évoqua la possibilité que d’autres coups de feu aient pu manqué leur cible.

 

4 - Commentaires :
 

 

Comme on le voit les conclusions des trois entités ayant enquêté sur le sujet sont différentes. Si on met à part les conclusions du HSCA intervenues quelques 15 ans après les faits et qui font l’objet d’une page sur ce site, celles du FBI et de la Commission ont été produites quasi simultanément dans la mesure où la Commission s’appuyait sur l’enquête du FBI au cours de son investigation. Alors pourquoi cette différence entre le rapport Warren et celui du FBI.

 

La méthode employée est différente. Le FBI a établi son rapport à partir des constatations faites à chaud. Seules les observations faites au cours de l’autopsie, le rapport des médecins de Dallas, l’examen de la limousine et les preuves ou éléments de preuves matérielles ont été pris en compte par le Bureau fédéral.

 

La Commission disposait de ces éléments mais aussi du film de Zapruder. Trois douilles de balles ayant été retrouvées et comme la présence éventuelle d’un autre tireur avait été exclue, il fallait donc faire coïncider entre eux les éléments suivants :

• un tireur et un seul ;

• trois balles ;

• les réactions des occupants observées sur le film de Zapruder,

• le temps imparti à l’assassin présumé pour accomplir son tir.


A l’observation du film de Zapruder les membres de la Commission Warren estimèrent que :

• le Président avait été touché à partir de l’image 230 au moment où il réapparissait après avoir été caché de l’objectif de la caméra de Zapruder ;

• qu’aucune balle n’avait atteint la limousine auparavant.


Dans le même temps il se rendirent compte que le Président avait été atteint par la balle fatale à la tête à l’image 313 et que plus rien ne se produisait après. Il restait un coup de feu.

 

Si la Commission admit qu’il avait raté sa cible, elle fut beaucoup plus indécise pour déterminer quand ce dernier était intervenu. Soit il avait été tiré avant l’image 230 ou après l’image 313. Toutefois, cette dernière hypothèse contredisait les déclarations des témoins qui majoritairement situaient le dernier coup de feu au moment où le Président avait été atteint à la tête. De plus et selon toute vraisemblance, le témoin James Tague blessé à la joue, l’avait été par un éclat de bordure de trottoir qu’avait fait sauter la balle après qu’elle ait raté son but. L’emplacement de la limousine, l’endroit où se trouvait James Tague et la fenêtre d’où était parti le coup de feu constituaient des points alignés une fois disposés sur une droite. Cette droite correspondait à la trajectoire du premier coup de feu au moment où la limousine n’avait pas encore atteint le panneau indicateur. La probabilité pour que le premier coup de feu ait manqué sa cible était élevée.

 

Il restait donc à la Commission 2 balles pour expliquer l’ensemble des blessures occasionnées aux occupants de la limousine. La solution à son problème fut trouvée par un de ses membres : Arlen Specter. La théorie d’Arlen Specter est plus connue sous le nom de théorie de la balle magique. La même balle (le deuxième coup de feu tiré) avait donc provoqué l’ensemble des blessures du Président Kennedy et du Gouverneur Connally. Très vite cette théorie fut remise en cause tant il est difficile d’expliquer qu’une balle ait pu provoquer autant de blessures sans être pratiquement endommagée. Mais aussi elle contredit les réactions des occupants de la limousine à leurs blessures visibles sur le film de Zapruder et les déclarations du Gouverneur qui a toujours rejeté cette hypothèse. Pour lui il avait été touché par un autre coup de feu et situait cet instant à l’image 234 du film de Zapruder. Sur le film de Zapruder, le Gouverneur ne paraît pas effectivement être atteint par une balle avant cet instant. Toutefois, la Commission s’en tirera en disant que le Gouverneur avait mis tout ce temps ( de l’image 230 à l’image 234) pour réagir à ses blessures. Quand on sait que la balle du fusil d’Oswald se déplaçait à 2 km/s et même si on admet qu’elle ait perdu la moitié de sa vitesse comme l’affirment encore certains, une telle lenteur de réaction est difficile à admettre. En outre trois faits complémentaires et incontestables viennent à l’encontre de cette hypothèse :

• Connally tient encore son chapeau à la main entre l’image 230 et 234 geste difficile à exécuter quand on a le poignet brisé ;

• Les faibles dommages subis par la "balle magique" ne sont pas compatibles avec l’hypothèse selon laquelle la balle aurait perdu la moité de sa vitesse ;

• Rien ne prouve que la balle entrée dans le dos du Président soit ressortie par la gorge. Seule l’autopsie aurait permis de le vérifier. Curieusement et pour reprendre l’expression du Docteur Pierre Finck l’assistant du Docteur Humes responsable de l’autopsie du corps du Président :"Nous n’avons pas disséqué le cou". Aussi incroyable que cela puisse paraître, la décision des deux praticiens était somme toute logique si elle s’appuyait sur le rapport du FBI qui faisait état d’une blessure peu profonde ("shallow" dans le texte) dans le dos.


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