JFK L’assassinat les questions
Dallas 22 novembre 1963

Site dédié à l’assassinat du Président Kennedy et à l’étude des questions sans réponse pleinement satisfaisante près de 60 ans après les faits.

Chronologie des évènements

par Pierre NAU

Le 22/11/63 Oswald est donc à 12h 29 précises à la fenêtre Est du cinquième étage du dépôt de livres scolaires au coin de Elm street et de Houston street. De cette fenêtre, il voit venir de Main street et cheminant le long de Houston street, le cortège présidentiel. La Lincoln Continental du Président se déplace lentement, entourée de part et d’autre d’une foule enthousiaste. "Vous ne pourrez pas dire désormais que le Texas ne vous aime pas Monsieur le Président lui lance Madame Connally, l’épouse du Gouverneur du Texas" ! Certes ! lui répond le Président, arborant un sourire radieux que souligne un soleil éclatant d’automne. La magie opère et tous les ingrédients sont réunis pour la pleine réussite de l’étape de ce voyage préélectoral à Dallas. Les élections présidentielles auront lieu dans un an à l’automne 1964 et John Fitgerald Kennedy n’a pas fait mystère de son intention de briguer un second mandat. La limousine arrive au bout de Houston street, au pied du dépôt de livres scolaires, quand Will Greer le chauffeur négocie un virage délicat sur la gauche de 170° pour s’engager dans Elm street. Bientôt un banquet réunissant le "Tout Dallas" sera donné en l’honneur du Président et de sa suite au Trade Mart.

Vue de Dealey Plaza© Corbis (reproduit après autorisation)

 

 

Pendant ce temps, Oswald qui n’a pas quitté la limousine de l’œilleton de la lunette de visée de son fusil (un Mannlicher Carcano italien) attend le moment opportun. Un bref instant le cortège sort de son champ de vision, caché par les tilleuls qui bordent le coté droit de Elm street.

Le nid du tireur © Corbis (reproduit après autorisation)

De sa cache, le fusil bien calé sur une pile de livres qu’il a coincé a l’aplomb de la fenêtre, Oswald retient son souffle. Au moment où la Lincoln réapparaît il fait feu et rate sa cible. La balle se perd et va heurter le trottoir Sud d’Elm street, blessant superficiellement à la joue un certain James T. Tague qui observe le cortège. Très rapidement, un autre coup de feu claque. La balle touche le Président dans le dos. Puis ressortant par la gorge, la balle poursuit sa folle trajectoire meurtrière. Kennedy porte les deux mains au niveau de son menton. Jackie, sa femme l’observe interloquée. Alerté par la première détonation, le Gouverneur du Texas placé juste devant le Président sur un strapontin, légèrement décalé sur sa gauche et en contrebas, se retourne essayant de voir se qui se passe par dessus son épaule droite. Ne pouvant apercevoir complètement Kennedy, il décide de se retourner par la gauche. Il n’aura jamais le temps de terminer son mouvement. Ressortant de la gorge du Président, la balle l’atteint dans le dos, ressort par la poitrine avant de traverser le poignet droit pour se loger définitivement dans la cuisse gauche. Sérieusement atteints tous les deux, leurs blessures ne sont pas mortelles. Oswald s’en rend compte dans la lunette de visée. Alors il fait feu une dernière fois. La tête du Président est violemment projetée en arrière et sur la gauche. C’est la balle fatale, celle qui le condamne définitivement. La scène est immortalisée à tout jamais par la caméra 8 mm Bell et Howell d’Abraham Zapruder, un commerçant de Dallas. Cette scène est encore insoutenable plus de 50 ans après les faits. A l’intérieur de la limousine, l’horreur est à son comble. Effrayé, Connaly hurle avant de s’effondrer inconscient sur les genoux de sa femme qui cherche à le protéger. Will Greer le chauffeur qui prend enfin conscience de la gravité de la situation, accélère et fonce vers l’hôpital de Parkland. C’est le moment où Clinton Hill, un membre du Secret Service, posté sur le marche pied de la voiture qui suit celle du Président, décide de réagir et cherche à atteindre la Lincoln. C’est le seul à tenter quelque chose...Trop tard. La Lincoln file vers le Parkland hospital. John Fitzgerald Kennedy a moins d’une demi-heure à vivre...

 

La fuite d’Oswald et le meurtre du policier J.D.Tippit.

Oswald, après avoir vérifié qu’il a bien atteint sa cible, ramène son arme à l’intérieur. Il cache soigneusement le Mannlicher Carcano derrière une pile de livres. Après quoi, il descend calmement, sans s’affoler, les escaliers jusqu’au premier étage. Là, il est surpris par Marrion Baker, un motocycliste de l’escorte, qui s’était précipité à l’intérieur du bâtiment, après avoir entendu les détonations et vu des pigeons s’envoler du toit de l’édifice. Oswald est alors interpellé et Baker lui pointe son arme sur le ventre. Très rapidement, il est rejoint par Roy Truly, le superintendant du dépôt. Celui-ci rassure Baker quand il lui dit connaître cet homme qui est un de ses employés. Baker en reste là. Oswald reste de marbre ou presque. Peu après, il se dirige vers le distributeur de boissons et se sert un coca-cola. Puis il quitte tranquillement les lieux, avant de passer chez lui pour se changer et en ressortir peu de temps après. Quelques minutes plus tard, un policier en voiture patrouillant dans le quartier d’Oak Cliff l’aperçoit. Correspondant au signalement que la police de Dallas vient de diffuser, il se porte à la hauteur de Lee Harvey Oswald. Une brève discussion s’engage entre J.D.Tippit et Oswald, accoudé à la portière droite du véhicule. La discussion tourne court. A peine débutée, Tippit sort du véhicule et gagne l’avant de la voiture. A hauteur de la roue avant gauche, Oswald lui loge plusieurs balles dans le corps à l’aide de son revolver Smith et Wesson de calibre 38. Puis, pour s’assurer de la parfaite mise à mort de sa victime, il fait le tour du véhicule par l’avant et tire à bout portant une balle dans la tête de l’infortuné Tippit. Aussitôt, Oswald s’enfuit tout en prenant soin de recharger son revolver Smith et Wesson de calibre 38. Peu après, il se débarrasse de sa veste qu’il laisse sur un parking. Poursuivant sa route, il s’attarde quelques instants devant un magasin de chaussure, cachant son visage alors qu’une voiture de police, sirène hurlante, passe devant la vitrine du magasin à grande vitesse. Il semble agité et soucieux. Son attitude suspecte attire et intrigue le propriétaire du magasin, un certain Brewer. Ce dernier prévient la caissière du Texas Theater, à l’intérieur duquel Oswald s’est réfugié, que celui-ci est entré sans payer. Il lui demande de prévenir la police. Aussitôt dit aussitôt fait. Les policiers de Dallas qui entre temps ont été prévenus par un témoin du meurtre de leur collègue, sont bientôt là pour arrêter Oswald. En attendant, ce dernier change plusieurs fois de place. Il se trouve au milieu de la salle quand la police de Dallas arrive et fait irruption à l’intérieur du cinéma.

L’arrestation d’Oswald, sa détention et les interrogatoires.

Après une lutte brève avec les policiers qui viennent de faire irruption dans la salle, Oswald est maîtrisé. Il dit alors :" Maintenant tout est fini...". Cette phrase ressemble étrangement à un aveu. C’est une sorte d’auto-accusation. Conduit dans les locaux de la police, il est rapidement inculpé du meurtre de l’agent J.D.Tippit. Ce n’est que bien plus tard qu’il sera informé qu’il est également accusé de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Curieusement et en contradiction avec la procédure habituelle, c’est par la presse (très présente dans les locaux de la police de Dallas), qu’il l’apprend. Il faut dire qu’une grande confusion règne à l’intérieur du bâtiment. Le traumatisme créé par l’assassinat du Président et l’enchaînement des événements y contribuent. Avant l’arrestation d’Oswald, la police progressant dans son enquête a retrouvé l’arme du crime, cachée derrière une pile de livres. C’est le policier Seymour Weitzman qui la découvre. On dira de ce dernier qu’il s’agit d’un des éléments les plus brillants du Shérif de Dallas. Aussi, sa découverte de l’arme n’a rien de surprenant.

Nota : Ce point particulier est contesté par un journaliste, Tom Alyea, qui accompagnait la police et qui a pris les premiers vues de l’arme au moment de sa découverte. Pour lui, c’est le Deputy Sherif Boone qui a découvert l’arme. Il doute même de la présence de Weitzman à ce moment là. Pour plus de détails, se rendre à la page consacrée à Tom Alyea

En manipulant la culasse, il s’aperçoit qu’une balle était encore présente. Les trois cartouches des balles responsables de la mort du Président et des blessures du gouverneur du Texas sont retrouvées alignées ou presque, au pied de la fenêtre du cinquième étage. Dans un premier temps, il est fait état de la découverte d’une carabine de type Mauser et non d’un Mannlicher Carcano italien. Cette information est démentie peu après et la confirmation est faite qu’il s’agit bien d’un fusil à culasse mobile de type Mannlicher Carcano.

Une perquisition effectuée au domicile des Paines à Irving. Ces derniers hébergent Marina Oswald. Les investigations menées sur place permettent de mettre en évidence que l’arme que Lee Harvey Oswald a acheté quelques mois plus tôt et qui était enveloppée dans une couverture n’est plus à sa place. Poursuivant la perquisition, les policiers découvrent une photo prise quelques mois auparavant par sa femme Marina dans le meublé que le couple louait alors en ville.

Sur cette photo on y voit Lee tenant le fusil d’une main et deux journaux de l’autre et à son ceinturon un colt. C’est la photo qui accuse. Celle qui permet, avec l’absence de l’arme chez les Paine, de faire le lien entre le fusil du même type découvert au cinquième étage du dépôt de livre et Lee Harvey Oswald.

Cette double découverte, aggravée par son absence au Texas School Book Depository après l’attentat, permet à la police de Dallas de l’inculper officiellement de l’assassinat du Président Kennedy.

 

Ci-dessus la photo que Marina a toujours déclaré avoir prise à la demande de son mari. Ce cliché a fait l’objet de polémiques. Certains en contestent toujours l’authenticité, malgré l’avis autorisé d’experts affirmant le contraire.

Oswald ne perd pas pour autant son calme. Au cours des différents interrogatoires qui ont lieu du vendredi soir au dimanche matin, il rejette tout en bloc et répond point par point.

A toutes les accusations, il répond calmement qu’il n’a pas tué et qu’il ne comprend pas pourquoi on l’accuse. Il déclare n’être qu’un « pigeon » et réclame l’assistance d’un avocat, avant d’en dire davantage et apporter les preuves nécessaires de son innocence.

A la photographie retrouvée chez les Paine et qu’on lui montre il répond qu’il s’agit d’un faux et qu’il le démontrera plus tard. Il est vrai qu’Oswald possède des compétences dans ce domaine. Au cours de l’année 1963, il a travaillé chez un photographe et appris les bases suffisantes pour démontrer que la photographie qu’on lui présente est un faux. Il n’en aura pas l’occasion faute de temps car son destin bascule le dimanche 24 novembre vers 11 heures du matin.

L’assassinat d’Oswald par Jack Ruby :

C’est le samedi en fin de soirée que le transfert d’Oswald des locaux de la police de Dallas vers la prison du Comté est décidé. Cette procédure classique doit intervenir le lendemain en fin de matinée. Planifiée initialement vers 10 heures du matin, c’est à 11 heures 24 que débute finalement la procédure. Un fourgon blindé attend Oswald dans le sous-sol du bâtiment. Le transfert est public, en présence des journalistes et de la télévision qui retransmet l’événement en direct. C’est la décision de la police de Dallas et la satisfaction du droit élémentaire à l’information qui a prévalu. Rétrospectivement, cette décision sera lourde de conséquences. A 11 heures 26, Oswald, solidement encadrés par 2 détectives, prend l’ascenseur qui le conduit vers le sous-sol. "Si quelqu’un veut te tuer j’espère qu’il sera aussi bon tireur que toi !" lui l’un d’eux. Réflexion prémonitoire ? Toujours est-il qu’au moment où Oswald pénètre dans le sous-sol, aveuglé par les flash des photographes et les projecteurs de télévision, son destin bascule. Surgissant de la meute des journalistes, un petit homme râblé, coiffé d’un chapeau mou, pointe un revolver vers l’abdomen de l’assassin présumé et fait feu. Un seul coup est tiré. Oswald gémit, il est mortellement atteint. Une fois maîtrisé, le tireur est immédiatement reconnu. Il s’agit d’un certain Jack Rubinstein, dit Ruby, un tenancier de boîtes de nuit bien connu de la police de Dallas qui a l’habitude de fréquenter ses établissements, le Carousel et le Vegas. Il déclarera plus tard avoir agi pour venger Jackie Kennedy et lui éviter un procès pénible. Poursuivant ses déclarations, il ajoutera avoir agi sous l’emprise d’une pulsion incontrôlable. Peu après le coup de feu, on transporte Oswald à l’hôpital de Parkland où 48 heures plus tôt, John Fitzgerald Kennedy avait cessé de vivre. Il décèdera vers 13 heures sans avoir jamais repris connaissance. Ainsi, s’achevait la vie misérable de Lee Harvey Oswald. Le lendemain pratiquement au même intant que le Président, il est enterré discrètement, au Rose Hill Cemetery, un cimetière de la banlieue de Fort Worth.

 

La tombe de Lee Harvey Oswald © Kate Taylor (reproduit après autorisation)

Epilogue :

L’assassin présumé est assassiné, il n’y aura pas de procès Oswald et la Commission désignée par le nouveau Président en exercice, Lyndon Baines Johnson, en sera réduite à émettre des hypothèses sur les mobiles qui ont conduit Oswald à assassiner John Fitzgerald Kennedy.

Près d’un an après avoir débuté le vaste travail qui se présentait à elle, la Commission livra la conclusion mentionnée plus haut. Très vite, des critiques s’opposeront à cette conclusion et estimeront qu’il était impossible au seul Oswald d’avoir réussi un tir aussi délicat, dans le peu de temps imparti. C’est alors que l’hypothèse du complot était évoquée. Suggérée sans être approfondie en 1978 par la commission d’enquête du congrès le HSCA, cette hypothèse est aujourd’hui au centre de vives polémiques entre adversaires et partisans. Ces derniers sont les plus nombreux et de loin. Il faut dire que les nombreux points d’interrogation laissés par la Commission Warren, sa méthode de travail contestable et la présence de faits inexpliqués et troublants contribuent à entretenir le doute. Ceci malgré tous les efforts entrepris par Gerald Posner, l’auteur du célèbre bestseller "Case Closed", incapable de convaincre la majorité, en déclarant cette affaire classée.


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