JFK L’assassinat les questions
Dallas 22 novembre 1963

Site dédié à l’assassinat du Président Kennedy et à l’étude des questions sans réponse pleinement satisfaisante près de 60 ans après les faits.

Le film d’Oliver Stone

Fractale
le 18 mai 2023
à 18:53
Rappel du sujet :

L’affiche :
Commençons par le début et l’affiche ci-dessous

Il est à noter qu’elle révèle déjà des éléments du film qui ne seront dévoilés que tardivement dans le déroulement de l’intrigue.

L’emploi du drapeau américain ( comme dans le livre de Don Delillo , Libra) en guise d’arrière-plan pour les portraits superposés de Kevin Costner et de Lee Harvey Oswald peut être vu comme une annonce des ramifications du complot que révèle le procureur interprété par Costner. Elle a avant tout la fonction de préparer l’ancrage du débat dans le champ politique, et d’annoncer que le cinéaste place l’événement à un rang important dans la construction de l’identité américaine. On peut également peut-être y voir une annonce de la collusion entre le pouvoir et le crime, en ce sens que le premier serait représenté par le drapeau, et le second par Oswald. Quelle que soit l’interprétation choisie, elle mène à l’une des visées principales d’Oliver Stone, celle de la remise en cause de la théorie du tireur isolé.

Le film d’Oliver Stone

Je trouve intéressante cette tentative de début d’analyse. J’ajouterais que l’on peut remarquer que le drapeau américain est déchiré donc l’auteur cherche à démontrer une cassure dans la démocratie américaine qui serait survenue le 22 novembre 1963 et jamais refermée depuis. C’est une bonne illustration de l’hypothèse du Coup d’Etat développée dans le film : le « contre mythe » d’Oliver Stone qui s’oppose au « mythe de la Commission Warren » (selon les termes de Stone).

On peut aussi remarquer sur l’affiche originale américaine (à moins que je ne me trompe) la phrase « Le Président Kennedy assassiné à Dallas » écrite en français et non pas en anglais.

PS : par contre pour Libra (roman complotiste à mon sens fabuleusement écrit), c’est la couverture de la version française du bouquin qui présente un drapeau américain. La version américaine originale montrait l’une des backyard photos d’Oswald (ci-dessous)

Le film d’Oliver Stone

Nous continuons par le choix des acteurs.
Passons sur les principaux, mais posons une loupe sur certains qui n’apparaissent pas sur l’affiche.

Le premier Garrison lui-même qui par comble d’ironie joue le rôle d’Earl Warren !

Robert Groden qui joue le projectionniste lors du procès.

Le plus étonnant, Perry R. Russo, le témoin hypnotisé par Garrison, qui joue l’homme dans le bar qui dit « qu’on devrait donner une médaille etc..... »

Beverly Oliver fait une apparition.

Je reviendrai plus tard sur des erreurs de montages ou historiques.
Je sais que Bertrand est impatient de parler du choix des conseillers tel que Jim Marrs et Prouty. Ils ne sont pas les seuls, entre autres, Lifton, Jenkins, etc.

Je laisse à Bertrand le choix d’’ouvrir un fil sur Marrs ou Prouty. Quand à moi je continuerai sur le corps du film.

Le film d’Oliver Stone

Fractale a dit :
Nous continuons par le choix des acteurs.

Même si je ne suis pas un fan du cinéma d’Oliver Stone, je reconnais que ses castings sont souvent excellents et qu’il est un remarquable directeur d’acteurs.

Cependant, parce que j’admire profondément l’action d’Earl Warren en tant que Président de la Cour Suprême (je ne parle pas là du rapport sur l’assassinat de JFK mais de tout ce qu’il a fait pour stopper la « chasse aux sorcières », pour l’adoption des droits civiques en faveur des noirs, pour les droits des personnes mises en garde à vue, etc), je trouve un peu fort de café de la part de Stone d’avoir choisi un type qui s’en était fait un ennemi personnel, en l’occurrence Jim Garrison, pour jouer son rôle au cinéma. Certes, certains peuvent trouver cela génial mais moi je trouve que c’est un retournement de l’Histoire.

Fractale a dit :
Je reviendrai plus tard sur des erreurs de montages ou historiques .

I hope so... car il y a tant à dire...

Fractale a dit :
Je sais que Bertrand est impatient de parler du choix des conseillers tel que Jim Marrs et Prouty. Ils ne sont pas les seuls, entre autres, Lifton, Jenkins, etc.

Je laisse à Bertrand le choix d’’ouvrir un fil sur Marrs ou Prouty. Quand à moi je continuerai sur le corps du film.

Bien bien. Alors commençons par Jim Marrs :
Pour l’assassinat de JFK selon Marrs, lire cette interview de Marrs parue sur le site de Jeff Rense :

Extrait choisi :
Question :
What do you make of the theory that Kennedy was assassinated because he intended to release information on the UFO phenomenon ?

Jim Marrs :
I have come across a lot of evidence to support this. For example, there is a 1962 CIA document that records the contents of a wire-tapped conversation between Marilyn Monroe and Hollywood reporter Dorothy Kilgallen two days before Monroe died. During the call, Monroe tells Kilgallen that JFK had told her of his visit to a secret air base where he viewed things from outer space. Kilgallen believed this was connected with the Roswell crash.

Certainly, an FBI document of July 1947 confirms that Kennedy knew about Roswell. Additionally, Bill Holden, it steward on board Air Fore one, reported a conversation that he had with Kennedy in 1963, in which he asked the President what he thought about UFOs. Kennedy became very serious and replied `I would like to tell the public about the UFO situation, but my hands are tied.’

However, there is evidence that, on 12 November 1963, Kennedy ordered the CIA to hand over all UFO documents to the White House, and this was two weeks before he was shot. »[/i]

Le reste est à l’avenant et j’en conseille la lecture.

Ce serait follement folkorique et à mourir de rire si Jim Marrs ne fricotait pas avec des nazillons négationnistes d’extrême droite du genre de Jeff Rense ou David Icke.

Pour Oliver Stone, homme de gauche, il faut croire que ce gars là est une référence d’historien puisqu’il l’a choisi comme l’un de ses conseillers historiques.

Quant à Fletcher Prouty, à mon avis un escroc bien plus dangereux que Jim Marrs, il fera l’objet d’un prochain message si celui-ci n’est pas trop durement modéré.

Le film d’Oliver Stone

Bien avant JFK, il y a eu Executive Action en 1973 basé sur un scénario écrit en collaboration avec Mark Lane. (photo en bas de page)
Le film, dont la vedette principale était Burt Lancaster, n’a pas connu le succès de celui de Stone, mais Stone semble s’en être inspiré, il a lui aussi fait usage de clips documentaires qu’il a intercalés dans son film.

Ainsi réalité et fiction ont été intimement entremêlées au point qu’un spectateur non-averti pouvait croire à une reconstitution historique...

En 1991, bien des témoins du véritable cafouillage juridique que fut l’affaire Clay L. Shaw en 1967-1969 furent scandalisés du traitement de l’affaire par Stone qui transforma Jim Garrison de « sombre vilain » en véritable « héro américain »...

Le film d’Oliver Stone

Bertrand.Maury a dit :
Pour Oliver Stone, homme de gauche, il faut croire que ce gars là est une référence d’historien puisqu’il l’a choisi comme l’un de ses conseillers historiques.

Je n’apprécie pas Jim Marrs et je le dis clairement dans mon dernier compte-rendu de voyage à Dallas. Je suis le premier à m’élever contre l’importance démesurée et injustifiée qu’on lui accorde encore aujourd’hui. Ne serait-ce que parce qu’il dessert la recherche réfléchie et raisonnée. Donc loin de moi l’intention de manifester la moindre complaisance à son égard.

Cela dit, il faut replacer tout cela dans le contexte de l’époque. Oliver Stone choisit Marrs comme conseiller sur l’assassinat de JFK parcequ’il vient juste d’écrire « Crossfire : The Plot That Killed Kennedy », deux ans auparavant, en 1989.

Toutes ses autres productions littéraires ou délires sont postérieurs à l’époque de la réalisation du film.

Le film d’Oliver Stone

Carboxx a dit :
Bien avant JFK, il y a eu Executive Action en 1973 basé sur un scénario écrit en collaboration avec Mark Lane.

J’ai bien sûr entendu parler de ce film mais je ne l’ai jamais vu. Peut être un jour si je tombe dessus....

En France, il y a eu aussi I... comme Icare d’Henri Verneuil (sorti en 1979) une sorte de parabole complotiste qui s’inspirait fortement de l’assassinat de JFK. A mon avis, ce fut loin d’être le meilleur film de ce réalisateur.

Bien d’autres films se sont d’ailleurs plus ou moins inspiré du meurtre de Dallas.

Carboxx a dit :
Le film, dont la vedette principale était Burt Lancaster, n’a pas connu le succès de celui de Stone, mais Stone semble s’en être inspiré, il a lui aussi fait usage de clips documentaires qu’il a intercalés dans son film. Ainsi réalité et fiction ont été intimement entremêlées au point qu’un spectateur non-averti pouvait croire à une reconstitution historique...

En effet, la façon dont Stone a mélangé images d’archive et docu-fictions induit volontairement le spectateur dans l’erreur.
Fractale a promis de se coller à une analyse du montage et des erreurs historiques.
Nous en reparlerons à ce moment là. ;)

Le film d’Oliver Stone

Pierre NAU a dit
Je n’apprécie pas Jim Marrs et je le dis clairement dans mon dernier compte-rendu de voyage à Dallas. Je suis le premier à m’élever contre l’importance démesurée et injustifiée qu’on lui accorde encore aujourd’hui. Ne serait-ce que parce qu’il dessert la recherche réfléchie et raisonnée. Donc loin de moi l’intention de manifester la moindre complaisance à son égard.

Je sais bien que tu n’apprécies pas les délires conspirationnistes totalement paranoïdes d’un Jim Marrs mais il faut aussi reconnaître qu’il est assez représentatif d’une certaine école de pensée parmi les auteurs complotistes. Il est loin d’être le seul spécimen du genre.

Pierre NAU a dit :
Cela dit, il faut replacer tout cela dans le contexte de l’époque. Oliver Stone choisit Marrs comme conseiller sur l’assassinat de JFK parcequ’il vient juste d’écrire Crossfire : The Plot That Killed Kennedy, deux ans auparavant, en 1989.
Toutes ses autres productions littéraires ou délires sont postérieurs à l’époque de la réalisation du film.

Vouais possible mais Crossfire (je ne l’ai jamais lu mais si j’ai bien compris, c’est un ramassis de toutes les thèses conspirationnistes même les plus absurdes ou contradictoires entre elles, du moment que ça complote) n’était il pas déjà un motif suffisant de rejeter cette source comme référence historique.
Quand on se prétend un nouveau Shakespeare comme Oliver Stone tend à s’imaginer (voir son Nixon for instance), on se doit un minimum d’assurer un certain esprit critique et puis Stone pouvait-il ignorer qui était vraiment Fletcher Prouty ?

Le film d’Oliver Stone

Bertrand.Maury a dit :
Fractale a promis de se coller à une analyse du montage et des erreurs historiques. Nous en reparlerons à ce moment là.

Pas que du montage, mais du film entier, ce qui va être relativement long, car il y a beaucoup à dire, du positif et du négatif .

Bertrand.Maury a dit :
En effet, la façon dont Stone a mélangé images d’archive et docu-fictions induit volontairement le spectateur dans l’erreur.

C’est une des points important de l’approche de Stone et bien sur mon approche sera différente de la tienne. Mais instructive !

Bertrand.Maury a dit :
Stone pouvait-il ignorer qui était vraiment Fletcher Prouty ?

Non certes, mais nous, que savons nous réellement de Prouty ? Je parles de ses rapports avec la CIA, car je crois que c’est la chose qui nous intéresse le plus.

Bertrand.Maury a dit :
Quand on se prétend un nouveau Shakespeare comme Oliver Stone tend à s’imaginer (voir son Nixon for instance)

T’as pas aimé « Danse avec les Loups » ? Je crois là , que l’on s’éloigne du sujet .
Je répète , ils ne sont pas les seuls conseillers.
J’en compte 24 conseillers technique .

Carboxx a dit :
Bien avant JFK, il y a eu Executive Action en 1973

Oui et bien après le film de Stone, il y a eu en Mai 2008, Le Piège Américain.
C’est drôle pour un Canadien tu ne le cites pas.

Le film d’Oliver Stone

Je passe sur la bande-annonce car j’en ai pas de souvenir et j’ai la fainéantise de chercher sur la toile .

Passons donc au début du film .

Celui du film apparaît sans correspondance avec la progression dramatique, et durant le prologue au ton relativement optimiste, pour s’achever peu avant les détonations.

On peut avancer que l’attention du spectateur (non, c’est pas Carboxx ! ) est plus attirée par les images, les extraits sonores et la voix off (Martin Sheen, dans la version officielle )que par les informations données par le générique. Ce générique nous semble neutre, et l’auteur ne paraît pas souhaiter lui donner une autre importance.

Le film s’ouvre sur une citation de la poétesse et journaliste Ella Wheeler Wilcox :
Pécher par le silence lorsque nous devrions protester fait des hommes des lâches.

Cette citation constitue une forme de manifeste pour Oliver Stone, qui annonce ici la doctrine de son travail autour de l’assassinat de John Kennedy.
Texte original « To sin by silence when we should protest makes cowards out of men ».

Le film d’Oliver Stone

 : Carboxx :
Bien avant JFK, il y a eu Executive Action en 1973

Fractale :
Oui et bien après le film de Stone, il y a eu en Mai 2008, Le Piège Américain.
C’est drôle pour un Canadien tu ne le cites pas.

Désolé de te contredire Fractale, mais Le piège américain ne date pas de 1998, mais de 2008. Le film est une fiction inspirée de la vie d’un truand local, Lucien Rivard, qui a été un intermédiaire entre la Mafia nord-américaine et la French Connection.
Le nom de Rivard est cité dans le rapport du HSCA, il a été emprisonné en 1959 à Cuba avec d’autres truands notoires dont Santos Trafficante.
Le HSCA a donné foi à une rumeur à l’effet que Jack Ruby se serait rendu à Cuba en 1959 comme courrier pour livrer une coquette somme aux autorités cubaines pour obtenir la libération de mafieux incarcérés à la prison de La Tricorna.

Ce fait divers a probablement inspiré les auteurs du film, Fabienne Larouche et Michel Trudeau, qui ont brodé une petite histoire de conspiration mafieuse en relation avec l’affaire Kennedy impliquant Jack Ruby et Lucien Rivard.
Le film, bien que techniquement bien fait, a le malheur d’avoir un scénario faible et décousu, définitivement les auteurs ne maîtrisaient pas bien leur sujet...

Le film d’Oliver Stone

Carboxx a dit :
Désolé de te contredire Fractale, mais Le piège américain ne date pas de 1998, mais de 2008.

Tu as raison Carboxx et de mai 2008 ; sorti dans les salles. C’est une erreur de ma part . Pas grave ! J’ai rectifié le post .

Je suis contente que tu participes au fil sur le film de Stone.

Le film d’Oliver Stone

Bertrand.Maury a dit :
On peut aussi remarquer sur l’affiche originale américaine (à moins que je ne me trompe) la phrase « Le Président Kennedy assassiné à Dallas » écrite en français et non pas en anglais.

Je rectifie mon erreur, il semble que sur l’affiche américaine originale, la phrase annonçant la mort de JFK était bien écrite en anglais. A vrai dire, je n’en sais rien car on trouve les deux versions selon les sites anglophones que l’on visite.

Carboxx a dit :
En 1991, bien des témoins du véritable cafouillage juridique que fut l’affaire Clay L. Shaw en 1967-1969 furent scandalisés du traitement de l’affaire par Stone qui transforma Jim Garrison de « sombre vilain » en véritable « héro américain »...

Et il n’y pas qu’eux. Quand John John, le propre fils de JFK, a diné avec Oliver Stone pour que celui-ci lui expose la trame de son film, il a quitté la table au milieu du repas tellement il en avait marre d’entendre autant d’âneries.

Fractale :
Pas que du montage , mais du film entier , ce qui va être relativement long , car il y a beaucoup à dire , du positif et du négatif .

Bertrand.Maury : En effet, la façon dont Stone a mélangé images d’archive et docu-fictions induit volontairement le spectateur dans l’erreur.

Fractale : C’est une des points important de l’approche de Stone et bien sur mon approche sera différente de la tienne. Mais instructive !

 : Bertrand.Maury : I hope so...

Fractale : T’as pas aimé Danse avec les Loups ?Je crois là , que l’on s’éloigne du sujet.

 ??? Oui je crois que l’on s’en éloigne un peu beaucoup.
J’ai gardé un bon souvenir de « Danse avec les Loups » mais quel est le rapport avec le JFK de Stone ? C’est un film de fiction signé Kevin Costner avec Kevin Costner dans le rôle principal. Faudrait-il par exemple que je rejette Donald Sutherland (qui a joué notamment dans MASH et Le Casanova de Fellini sous prétexte qu’il interprète le rôle de l’imbuvable Mr. X ?

Fractale a dit :
Je répète , ils ne sont pas les seuls conseillers. J’en compte 24 conseillers technique.

24 conseillers techniques seulement ? Vu le budget hollywoodien dont il a bénéficié, je pense qu’il en avait beaucoup plus.
Stone aurait-il eu 24 conseillers historiques ? Si oui, peux tu m’en dresser la liste car cela m’intéresse. Je crois qu’il a aussi consulté Mark Lane mais quels sont les autres ?

Carboxx :
Bien avant JFK, il y a eu Executive Action en 1973

Fractale :
Oui et bien après le film de Stone il y a eu en Mai 2008, Le Piège Américain . C’est drôle pour un Canadien tu ne le cites pas.

Il y a eu un très grand nombre de films inspirés plus ou moins par l’assassinat de JFK (voir l’étude de Jean-Baptiste Thoret : 26 secondes : L’Amérique éclaboussée qui en recense brillamment quelques uns) et rien n’interdit d’ouvrir un autre topic sur tous ces films. Carboxx ne faisait que relever Executive Action pour en montrer les similitudes de traitement dans le montage docu-fiction avec le film de Stone (du moins, si j’ai bien compris le sens de son message).

Fractale a dit :
Je passe sur la bande-annonce car j’en ai pas de souvenir et j’ai la fainéantise de chercher sur la toile.

C’est pourtant tout simple, tu vas sur YouTube ou n’importe quel site de vidéos en ligne et tu demande JFK trailer

Fractale a dit :
Passons donc au début du film.

Ne possédant pas le DVD, je te laisse ainsi qu’aux autres le soin de décrire tout le procédé narratif scène par scène avec la description des clips documentaires.

Fractale a dit :
To sin by silence when we should protest makes cowards out of men

Effectivement, c’est une jolie citation et je la fais mienne pour dénoncer l’idéologie sous-jacente au JFK d’Oliver Stone.

Bertrand.Maury : Stone pouvait-il ignorer qui était vraiment Fletcher Prouty ?

Fractale :
Non certes, mais nous, que savons nous réellement de Prouty ? Je parles de ses rapports avec la CIA, car je crois que c’est la chose qui nous intéresse le plus.

Faudrait il donc croire Prouty sur parole et oublier qu’il était non seulement un escroc mais aussi un activiste d’extrême droite notoirement proche des négationnistes et néo-nazis américains et que la thèse centrale (donc l’idéologie) du film ne repose que sur des contre-vérités historiques et un immense canular ?

Le film d’Oliver Stone

Effectivement, Bertrand, en faisant référence à Executive Action, je voulais surtout illustrer le fait que les réalisateurs des deux films avaient fait usage d’un procédé pas très honnête intellectuellement : entremêler réalité et fiction.

Mais au moins le film de 1973 avait mis un « disclaimer » discret au début du film avertissant le spectateur que l’oeuvre en était une fiction...
En 1991, bien des spectateurs ont pris le film de Stone au premier degré, comme si le travail artistique de Stone était une reconstitution historique fidèle et une alternative acceptable à la version « officielle »...

Le film d’Oliver Stone

Concernant le film Le piège américain, je pourrais ajouter une information vitale : le film est une adaptation pour le grand écran du roman « American Death Trap » de James Elroy, dans lequel le personnage de Pete Bondurant est inspiré de la vie de Lucien Rivard...

Dans le film, Lucien Rivard est désigné sous son vrai nom et non « Pete Bondurant ».

Le film d’Oliver Stone

Carboxx a dit :
«  American Death Trap »

You mean : « American Death Trip »

Le film d’Oliver Stone

Carboxx : « American Death Trap »

Pierre NAU :
You mean : « American Death Trip »

Oh ! You’re effectively right, I meant « American Death Trip » from James Ellroy...

Sorry...

Le film d’Oliver Stone

Bertrand , si tu fais une fixette sur Prouty, Marss and Co, il est préférable d’arrêter l’analyse du film .
Comme tu me le dis pour la bande annonce du film, cherche un peu et tu auras tous les conseillers. Moi j’en compte 24 en tant que conseillers techniques, tu veux les autres ?

Bertrand.Maury a dit :
pour dénoncer l’idéologie sous-jacente au JFK d’Oliver Stone.

Ne m’oblige pas à souligner la tienne.

Bertrand.Maury a dit :
Faudrait il donc croire Prouty sur parole

Faut-il croire la CIA et la WC ?

Bertrand.Maury a dit :
qu’il était non seulement un escroc mais aussi un activiste d’extrême droite notoirement proche des négationnistes et néo-nazis américains

C’est récurrent. T’as pas autre chose sur le film de plus consistant ? Si tu vires tous les intervenants d’extrême droite dans cette affaire, il te ne te restera plus grand monde .

Bertrand.Maury a dit :
Je crois qu’il a aussi consulté Mark Lane

Ah et pourquoi ?

Bertrand.Maury a dit :
je la fais mienne pour dénoncer l’idéologie sous-jacente au JFK d’Oliver Stone.

Et pas de la WC ? Ni du FBi, ni de la WC.

Bertrand.Maury a dit :
il a quitté la table au milieu du repas tellement il en avait marre d’entendre autant d’âneries.

Le seul problème c’est qu’il ne dit pas de quelles âneries il s’agit. Sinon cite nous tes sources.

Le film d’Oliver Stone

Carboxx : American Death Trap

Pierre NAU :
You mean : You mean : « American Death Trip »

Carboxx : Oh ! You’re effectively right, I meant « American Death Trip » from James Ellroy...
Sorry...

En fait « American Death Trip » est le titre du bouquin traduit en français. Le titre original de la version américaine est « The Cold Six Thousand ».

Mais il est d’abord une suite d’« American Tabloid » (qui raconte et se termine par l’assassinat comploté de JFK) qui enchaîne sur l’assassinat de MLK puis se termine sur celui de RFK. La suite et fin de la trilogie (avec en toile de fond la guerre du Vietnam et la mort d’Hoover) est prévue pour bientôt, à priori en 2009, et devrait s’appeler « Blood’s a Rover » en version originale et « American Madness » pour l’édition française (et contrairement à ce que les fans attendaient, l’affaire du Watergate ne sera pas ou peu évoquée).
Cette trilogie est une peinture très très noire (au sens de roman noir) de l’Amérique des sixties et du début des seventies mais c’est du roman et certainement pas de l’Histoire.

Le film d’Oliver Stone

Reprenons, pour finir avec Prouty , car je crois que nous en sommes qu’au début du film :
Pourquoi Monsieur X, la gorge profonde du film JFK, finit la conversation avec Garrison en l’appelant Bubba .
Si quelqu’un peut me dire pourquoi ? A l’instar de Richard Case Nagell, ou Gary Underhill, le premier ayant contacté Garrison.
Les deux furent internés pour troubles psychiatriques, mais aussi du Colonel Fletcher Prouty, dont la crédibilité n’est guère remise en cause.
Notons que Stone s’inspire essentiellement de ce dernier pour le personnage interprété par Donald Sutherland, mais que Prouty n’ait réellement rencontré Garrison, qu’après les faits exposés dans le film.
Les témoignages de Nagell et Underhill, moins bien considérés (au point que Garrison refusa d’utiliser celui de Nagell), étaient pourtant ceux d’hommes clamant avoir participé au complot.

Le film d’Oliver Stone

Fractale a dit :
Colonel Fletcher Prouty, dont la crédibilité n’est guère remise en cause.

C’est un point de vue loin d’être partagé par tout le monde : L. Fletcher Prouty Fearless Truth Teller, or Crackpot ?

Le film d’Oliver Stone

J’ai regardé à nouveau des extraits du JFK de Stone, notamment sur youtube on peut trouver la rencontre avec Mr. X.
Ce personnage est-il complètement fictif ou bien a-t-il réellement rencontré Garrison ?
En tous cas, de la première visualisation du film, je me souviens avoir pensé que cette intervention était un peu grosse et discréditait complètement toute tentative de faire croire à une reconstitution historique.
Pourtant, malgré tous les détails incohérents qui font le reste du film, le message central est dans cette rencontre avec Mr. X.
Evidemment personne ne croit au mec qui a été envoyé au pôle sud par le général Y et qui découvre l’arrestation d’Oswald 4h avant l’attentat dans un journal.
En revanche, que quelqu’un ait pu dire à Garrison que son enquête gênait les milieux officiels, qu’il était déjà trop médiatisé pour se faire liquider et qu’il devrait essayer de faire des arrestations et de « remuer la merde » eh bien ce n’est pas étonnant.
C’est d’’ailleurs ce que Garrison a fait.
Peut-être aurait-il du prendre davantage son temps, au lieu de bâcler ses accusations contre un innocent Clay Shaw.

Le film d’Oliver Stone

lichermann a dit :
J’ai regardé à nouveau des extraits du JFK de Stone, notamment sur youtube on peut trouver la rencontre avec Mr. X.
Ce personnage est-il complètement fictif ou bien a-t-il réellement rencontré Garrison ?

Bien, tout d’abord ce n’est pas des extraits qu’il faut regarder sur YouTube mais le film. Stone s’explique la-dessus, puis c’est un historique réel .

A l’instar de Richard Case Nagell, ou Gary Underhill, le premier ayant contacté Garrison. Les deux furent internés pour troubles psychiatriques, mais aussi du Colonel Fletcher Prouty, dont la crédibilité n’est guère remise en cause. Notons que Stone s’inspire essentiellement de ce dernier pour le personnage interprété par Donald Sutherland, mais que Prouty n’a réellement rencontré Garrison qu’après les faits exposés dans le film. Les témoignages de Nagell et Underhill, moins bien considérés (au point que Garrison refusa d’utiliser celui de Nagell), étaient pourtant ceux d’hommes clamant avoir participé au complot.

Le film d’Oliver Stone

Pour moi en tous cas ce film a eu le mérite de relancer les recherches sur l’assassinat et de rappeler les faits aux américains comme une sorte d’électro choc
Pour le reste je ne suis pas très objective car j’avais beaucoup aimé le film, même si la vérité n’est pas scrupuleusement respectée.

Le film d’Oliver Stone

Le film est un grand film : un scénario halletant, une excellente réalisation, des images merveilleuses, des acteurs à couper le souffle.
Tout cela est extrêmement bien ficelé et je prends toujours un grand plaisir à revoir le film.

Le problème que j’ai, c’est la façon qu’a eu Stone de vouloir faire passer son film (de fiction) comme la réalité historique. Il a très bien su scénariser les différentes théories du complot, c’est indéniable. Mais tenter de les faire passer pour la vérité c’est abusé. Et je ne sais pas dans quelle mesure il croit à tout ce qu’il a dit.

Cela dit, l’électro choc qu’il voulait crééer a parfaitement réussi. Mais il a tout simplement laisser, à dessein, le spectateur croire à une fresque historique alors qu’il s’agit d’une fiction.
Stone a tout à fait le droit de croire à ce qu’il veut, il peut faire passer toutes ses idées dans ses films, mais à partir du moment où il fait passer son opinion comme une vérité, là on rentre dans un jeu dangeureux de manipulation de l’information.

Le film d’Oliver Stone

oswaldiste a dit :
Le film est un grand film : un scénario halletant, une excellente réalisation, des images merveilleuses, des acteurs à couper le souffle.
Tout cela est extrêmement bien ficelé et je prends toujours un grand plaisir à revoir le film.

Je suis d’accord avec toi. C’est un thriller très prenant. Je prends également un grand plaisir à le revoir. La dernière fois, c’était le 22 novembre 2008 au Texas Theatre.
La réalisation est excellente. Les acteurs sont remarquables. Outre Kevin Costner, magistral même s’il en fait un peu trop par moments à mon goût, Sissi Spacek en Liz Garrison n’est pas mal non plus. Que dire également de Gary Oldman qu’il est très convaincant dans le rôle d’Oswald et de John Candy unique dans le rôle de Dean Andrews. par contre je trouve le personnage de David Ferrie joué par Joe Pesci, caricaturé et un peu trop forçé.

oswaldiste a dit :
Le problème que j’ai, c’est la façon qu’a eu Stone de vouloir faire passer son film (de fiction) comme la réalité historique. Il a très bien su scénariser les différentes théories du complot, c’est indéniable. Mais tenter de les faire passer pour la vérité c’est abusé.

Je partage cet avis et c’est bien là tout le problème du film. Ce n’est pas sans raison que je disais qu’il ne faut pas le prendre pour ce qu’il n’est pas.

oswaldiste a dit:Et je ne sais pas dans quelle mesure il croit à tout ce qu’il a dit.

Je ne pense pas qu’il croit à tout ce qu’il dit. Le but n’était pas de mettre en scène ses convictions mais de choquer pour réveiller et provoquer l’électrochoc.
Je pense que même le choix de Marrs, Prouty et Groden aux personnalités bien marquées (avec un goût prononcé pour la provocation pour ce qui concerne Marrs) a été mûrement réfléchi pour atteindre le but recherché.
A noter également que Beverly Oliver a passé un moment avec Stone pendant le tournage. Elle en parle en détails dans son livre « Nightmare in Dallas ».
Rachel Oswald était également en sa compagnie, contrairement à sa soeur June, plus discrète et moins encline à remettre en cause la culpabilité de son père.

Christine a dit :
Pour le reste je ne suis pas très objective car j’avais beaucoup aimé le film même si la vérité n’est pas scrupuleusement respectée.

L’un n’empêche pas l’autre. On peut aimer le film tout en gardant présent à l’esprit qu’il ne s’agit pas de la vérité historique absolue. Beaucoup, jeunes et plus anciens, ont commencé à s’intéresser à l’affaire à la suite du film.
Pour les autres qui s’y intéressaient bien avant la sortie du film, nul doute qu’ils ont été déçus s’ils s’attendaient à un fil historique rigoureux. J’en faisais partie...

Le film d’Oliver Stone

Je n’ai pas trouvé le film de stone complet sur Youtube, mais seulement des extraits. Par contre, j’ai trouvé JFK Executive Action. Du coup, j’en ai regardé une grande partie.

Ce qui m’interroge : le fait qu’il n’y ait rien sur l’assassinat de J.D. Tippit. C’est aussi le même traitement chez Stone, si je me souviens bien. En tous cas, cela me paraît complètement impossible de faire un film sur l’assassinat de JFK et voir celui de Tippit comme anecdotique, car c’est bien cet évènement qui amène à l’arrestation d’Oswald. Et, ce quelque soit le point de vue défendu, conspiration ou pas.

En effet, les preuves de l’assassinat de Tippit par Oswald sont plus flagrantes que celles pour JFK et donc il n’est pas possible de nous faire croire qu’on a été chercher un individu lambda qui travaillait au TSBD pour en faire un patsy.

Le film d’Oliver Stone

je suis 100 % d’accord avec vous les deux assassinats me semblent liés et l’un ne s’explique pas sans l’autre.
Et surtout l’arrestation d’Oswald n’est vraiment crédible qu’avec le meurtre de Tippit.
Christine

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