Le meurtre politique est une attaque permanente et une insulte à la démocratie. C’est encore plus vrai dans le pays qui possède une constitution directement inspirée de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
L’histoire des Etats unis est violente et l’assassinat de présidents fréquent, si l’on considère la jeunesse du pays. Peut-être que les Etats unis sont victimes de leur Constitution et du deuxième amendement de cette dernière qui garantit à tout citoyen la possibilité de détenir une arme.
Le deuxième amendement de la Constitution des Etats Unis :
"Une milice bien ordonnée étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas enfreint."
Pour autant, personne dans ce pays ne souhaite remettre en cause l’amendement le plus controversé à l’extérieur du pays, au nom de la préservation de la liberté individuelle. Dans ces conditions, l’éthique personnelle et le comportement de l’individu en société sont les seuls garde-fous. Si l’un d’eux fait défaut, le risque de dérapage est grand. Les hommes politiques sont plus menacés que dans tout autre pays.
Toutefois, si l’assassinat est utilisé comme "solution politique", il est néfaste à plus d’un titre car il :
• traumatise l’opinion politique
• déstabilise les institutions
• menace la démocratie
L’assassinat du Président Kennedy n’a pas échappé à la règle.
La tombe de John Fitzgerald Kennedy (Photo Frédéric Nau)
Plus de 50 ans après sa mort tragique, bien des interrogations demeurent. Le sujet reste tabou parmi la classe politique américaine, alors que le peuple est plus désireux de connaître toute la vérité. Il est difficile de conclure sur un tel sujet. On a toujours l’impression de lire un livre inachevé. Cette impression ne me quitte pas depuis toutes ces années. Par respect de l’homme et pour sa mémoire, il nous faut savoir. Rester plus longtemps dans l’ignorance c’est faire injure à l’Histoire, notre patrimoine culturel. Pour l’heure, un sentiment de frustration insupportable demeure quand revient la question :
• Oswald le tueur isolé ? Il est très difficile d’adhérer aux conclusions de la Commission Warren tant les qualités faisaient défaut à l’intéressé pour réussir un tir aussi délicat.
• Oswald aidé d’un autre tireur ? C’est ce que suggèrent l’étude des faits et l’analyse des évènements liés à l’assassinat.
A mon avis, la bonne question n’est pas de se demander si Oswald est coupable ou non. Pendant des années, les partisans de la thèse officielle, celle de l’assassin isolé, ont opposé leurs convictions à ceux qui voyaient plutôt l’oeuvre d’un complot dans l’assassinat de Dealey Plaza. C’est à n’en pas douter la pire façon de procéder pour faire avancer la recherche de la vérité. C’est d’autant plus vrai que le débat n’est plus d’actualité depuis que la commission sénatoriale (le HSCA) a rendu public son rapport en 1978. Parmi ses conclusions, la plus spectaculaire est celle qui faisait état d’un quatrième coup de feu mis en évidence lors de l’écoute d’une bande magnétique d’un magnétophone placé sur une des motocyclettes des policiers du cortège présidentiel. Cette découverte, capitale à plus d’un titre, venait définitivement balayer la thèse officielle qui a toujours soutenu que seuls trois coups de feu avaient été tirés par un seul tireur : Lee Harvey Oswald. Admettre qu’un quatrième coup de feu avait été tiré par un deuxième tireur impliquait que l’assassinat était l’oeuvre d’un complot. A partir de cette hypothèse les bonnes questions qui viennent à l’esprit sont les suivantes :
• Oswald qui a très probablement tiré sur le cortège n’était pas seul pour autant. Mais avec l’aide de qui ?
• Oswald a t-il joué le rôle qu’on lui prête ou sa mission se limitait-elle à aider le tireur désigné par la conspiration en prévenant l’entrée d’un élément perturbateur à l’étage. Sa connaissance des lieux où il était employé le prédisposait à tenir ce rôle et sa rencontre avec Truly et Baker au deuxième étage peu après les coups de feu le suggère.
• Oswald était-il le bouc émissaire désigné par la conspiration pour protéger les véritables commenditaires de l’attentat et a t-il été abattu par Ruby, membre de cette conjuration, pour éviter un procès qui aurait mis en danger les membres du complot ?
• Qui était l’homme surnommé le "badgeman" que l’on aperçoit sur les photos, caché derrière la palissade en bois, au sommet du Grassy Knoll et qui est probablement l’auteur du quatrième coup de feu mis en évidence par le HSCA ?
• Comment est-ce possible que plus de 50 ans aprés les faits il soit encore impossible de mettre un nom sur cette silhouette ?
D’autres questions demeurent qui méritent réponse. Des zones d’ombres méritent d’être éclaircies. C’est la raison pour laquelle ce site sera évolutif et subira des modifications au fur et à mesure de la progression de la vérité ou hélas, plus probablement, quand d’autres questions sans réponse surgiront. Mais gardons espoir car la vérité ne résiste pas à l’Histoire.