Avertissement : La traduction de ce témoignage est ma propriété exclusive. Il ne peut être reproduit totalement ou partiellement sans mon autorisation.
Le témoignage de John J. Abt a été recueilli à 9h30 du matin le 17 Avril 1964, au palais de justice, Square Foley à New York par Messieurs J. Lee Rankin, conseiller général et Wesley J. Liebeler, conseiller adjoint de la Commission du Président. John Abt, après avoir prêté serment fut interrogé et déclara ce qui suit :
Monsieur Rankin.
Veuillez décliner votre identité ?
Monsieur Abt.
John J. Abt.
Monsieur Rankin.
Où habitez-vous ?
Monsieur Abt.
J’habite au 444 Central Park West à New York.
Monsieur Rankin.
Vous exercez la profession d’avocat dans la ville de New York ?
Monsieur Abt.
Oui.
Monsieur Rankin.
Depuis combien de temps êtes-vous homme de loi ?
Monsieur Abt.
Depuis longtemps, Monsieur Rankin, depuis 1927. Faites le calcul.
Monsieur Rankin.
On vous a mis au courant, j’en suis sûr, que Lee Harvey Oswald, après son arrestation, avait essayé de vous joindre pour vous demander d’être son avocat. Je ne sais pas comment on vous en a informé, mais je l’ai vu dans les journaux. A quel moment cela a t-il été porté à votre attention ?
Monsieur Abt.
Puis-je vous raconter l’histoire , Monsieur Rankin ? Peut-être est-ce la façon la plus simple.
Monsieur Rankin.
Oui.
Monsieur Abt.
Le vendredi soir du 22 novembre, ma femme et moi avons quitté la ville pour passer le week-end dans un petit cabanon que nous avons en forêt dans le Connecticut. A un moment de la journée du samedi, plusieurs personnes m’ont téléphoné pour me dire qu’ils avaient entendu à la radio que Oswald avait demandé que je le représente et c’est alors que peu de temps après la presse—à la fois la radio et la télévision—commença à m’appeler. Je dois dire que nous avions une radio mais pas la TV. Et lors d’un intermède j’ai allumé la radio et entendu le même reportage. Je les ai informé—et ces appels m’ont pris toute la journée, la nuit du samedi et la matinée du dimanche—j’ai informé tous les reporters avec qui j’avais parlé que je n’avais pas reçu de requête ni de la part d’Oswald ou de quiconque le représentant et fait valoir que je n ‘étais pas en mesure de donner une réponse définitive à une telle proposition d’où qu’elle vienne. Je leur ai dit, cependant, que si l’on me demandait de le défendre, j’avais le sentiment que cela serait probablement difficile, sinon impossible pour moi de le faire, à cause de mes engagements vis à vis d’autres clients. Je n’ai jamais eu de communications, ni d’Oswald directement ou de quiconque parlant en son nom, et toute ma connaissance sur le sujet à ce jour vient de ce que la presse m’a dit au cours de ces conversations téléphoniques et de ce que j’ai lu par la suite dans les journaux.
Monsieur Rankin.
Monsieur Abt, avez-vous appris que Lee Harvey Oswald était intéressé à ce que vous le représentiez apparemment à cause de vos rapports précédents avec l’American Civil Liberties Union ?
Monsieur Abt.
Non. Ma supposition était, et c’est une pure supposition, qu’il avait lu quelque chose dans la presse à propos de mes défenses et que, par conséquent, il lui était apparu que je devrais être la bonne personne pour le défendre, mais il s’agit d’une pure supposition de ma part. Je n’ai pas eu de connaissances directes de l’intégralité du sujet.
Monsieur Rankin.
Vous nous avez dit tout ce que vous savez à ce propos ?
Monsieur Abt.
Oui. Je dois dire que je n’ai pas eu de contacts préalables avec Oswald, je ne connaissais rien de lui, j’ignorais son nom et cette demande m’est apparue comme quelque chose d’entièrement nouveau et surprenant pour moi, quand cela s’est produit.
Monsieur Rankin.
Aucun de vos clients ne vous a jamais parlé de lui avant que vous ne l’appreniez à la radio ?
Monsieur Abt.
Non ; je n’ai pas le souvenir d’avoir même entendu le nom, son nom, auparavant.
Monsieur Rankin.
Merci.
Monsieur Abt.
Bien.