JFK L’assassinat les questions
Dallas 22 novembre 1963

Site dédié à l’assassinat du Président Kennedy et à l’étude des questions sans réponse pleinement satisfaisante près de 60 ans après les faits.

Les blessures du Président

Synthèse de la preuve médicale.


par Pierre NAU

1 - La blessure fatale à la tête

Ce schéma de boîte crânienne est nécessaire pour comprendre ce qui s’est passé à Dallas quand le Président Kennedy a été atteint d’une balle dans la tête.



Cette balle fatale est depuis les faits l’objet de nombreuses polémiques essentiellement dues à une autopsie qui ne s’est pas déroulée comme prévu à Dallas mais à l’hôpital militaire de Bethesda quelques heures plus tard. Des informations capitales ont été perdues et des relevés précieux n’ont pas été faits. Nul doute que si le Docteur Rose le médecin légiste présent au Parland Hospital avait pu pratiquer l’autopsie, le mystère Kennedy n’aurait certainement pas vu le jour. Malheureusement on l’empêcha par la manière forte de faire son travail. A l’aide de ce croquis nous allons essayer d’y voir plus clair et d’essayer de comprendre les divergences d’analyse entre les médecins de Dallas et ceux de Bethesda.


Ce qui s’est passé à Dallas

L’autopsie ne s’est pas déroulée à Dallas comme le prévoyait la loi Texane. Pourtant aucune loi fédérale ne prévoyait une exception pour un Président. A peine décédé, le corps du Président fut ramené de force par les services secrets dans "Air force one" l’avion présidentiel. Par suite, nous ne disposons pas de clichés des blessures du Président prises au Parkland hospital. C’est regrettable. Cette absence de preuve photographique ajoutée à la précipitation avec laquelle les Services secrets ont arraché la dépouille mortelle du Président a conduit à bien des polémiques depuis. Certains en ont déduit la volonté manifeste des autorités de cacher quelque chose. Une telle accusation est grave et ne peut être prononcée à la légère et sans preuve. Aussi je me garderai bien de souscrire à une telle accusation sans preuve. Je me contenterai seulement d’énumérer les faits qui ont pu conduire certains à imaginer que tout n’a pas été dit ou révélé à propos des blessures du Président. Voyons tout d’abord ce qu’ont déclaré les médecins de Parkland lors de leurs témoignages devant la Commission Warren.


- Le témoignage des médecins de Dallas :


Docteur Carrico

Il est interrogé par Arlen Specter un des conseillers de la Commission Warren.

Mr. SPECTER.
Veuillez décrire aussi spécifiquement que vous le pouvez la blessure à la tête que vous avez déjà mentionnée brièvement ?

Dr. CARRICO.
Bien sûr. Il s’agissait d’un défaut de 5 à 7 centimètres dans la partie postérieure du crâne, la région occipitale. Il y avait une absence de calvarium ou de crâne dans ce secteur, avec du tissu déchiqueté, du tissu du cerveau était présent et au début il y avait un lent suintement considérable. Ensuite, après que nous ayons établi de la circulation il y avait un saignement plus abondant de cette blessure.

M. SPECTER
Voulez-vous me décrire aussi précisément que possible la nature de la blessure à la tête que vous avez observée sur le Président ?

Dr. CARRICO.
La blessure que j’ai vue était une grande blessure béante, située dans la région occipito-pariétale droite . Je l’estimerais à une taille d’environ 5 à 7 centimètres, plus ou moins circulaire, avec des avulsions de tissu du calvarium et du cuir chevelu. Comme je l’ai énoncé avant, je crois qu’il y avait des tissus cérébraux et cérébelleux déchiquetés dans les blessures et sur les fragments du crâne attaché au cuir chevelu.

 Le témoignage complet du :
Docteur Charles James Carrico (1)
Docteur Charles James Carrico (2)

Si l’on se reporte au scéma ci-dessus, la région occipito-pariétale évoquée par le Docteur Carrico couvre la partie violette et la partie adjacente de la région en jaune.


Docteur Perry

Mr. SPECTER.
Voulez-vous décrire maintenant aussi spécifiquement que vous le pouvez, les dommages que vous avez notés sur la tête du Président ?

Dr. PERRY.
Comme je l’ai mentionné précédemment dans la déposition, j’ai seulement fait un examen superficiel de la tête du Président. J’ai noté une grande blessure avulsive de la région occipito pariétale droite, dans laquelle le cuir chevelu et les parties du crâne étaient absents, et il y avait lacération grave du tissu sous-jacent du cerveau. Mon examen n’est pas allé plus loin que cela.

Mr. SPECTER.
Qu’avez-vous observé de spécifique pour ce qui concerne la tête du Président ?

Dr. PERRY.
Je n’ai pas vu de blessures autres que celle que je vous ai noté, qui était une grande blessure avulsive du secteur occipito-parietal droit, car je n’ai pas fait un examen minutieux de sa tête.

 Le témoignage complet du  :
Docteur Malcolm Perry (1)

Le Docteur Perry ne dit rien de différent. Ses constatations sont identiques à celles du Docteur Carrico, même s’il est vrai que son examen a été superficiel. Toutefois il indique lui aussi la région occipito-pariétale comme emplacement de la blessure à la tête.


- Les témoignages complémentaires :

L’infirmière Diana Bowron
D’autres témoignages mais complémentaires des déclarations des médecins corroborent leurs déclarations. Il s’agit d’une infirmière qui s’est trouvée à proximité de la limousine présidentielle au moment de son arrivée au Parkland Hospital. Voici un extrait de son témoignage devant la Commission Warren.


Mr. SPECTER.
Et d’une manière générale, qu’avez-vous observé en ce qui concerne l’état du Président Kennedy ?

Miss BOWRON.
Il était très pâle, il était étendu sur le genou de Mme Kennedy et il semblait y avoir du sang partout. Quand je suis allé de l’autre côté de la voiture j’ai vu l’état de sa tête.

Mr. SPECTER.
Vous avez vu l’état de sa quoi ?

Miss BOWRON.
L’arrière de sa tête.

Mr. SPECTER.
Et dans quel état était-elle ?

Miss BOWRON.
Eh bien, elle était en très mauvais état-vous savez.

Mr. SPECTER.
Combien avez-vous vu de trous ?

Miss BOWRON.
Je n’ai vu qu’un grand trou.

Le témoignage complet de :
Diana Hamilton Bowron


L’agent spécial des Services Secrets Clinton Hill :


Un autre témoin particulièrement bien placé a eu tout le temps nécessaire pour observer et localiser la blessure à la tête du Président. Cinton Hill n’est autre que l’agent des Services Secrets qui fut le seul à réagir au moment des coups de feu en cherchant à atteindre la Lincoln Présidentielle. Y étant parvenu non sans difficulté, il se tiendra au sommet de la banquette arrière et aura tout le temps d’observer la blessure à la tête entre Dealey Plaza et l’Hôpital de Parkland. C’est le même Hill qui ôtera sa veste et couvrira la tête du Président une fois la voiture ayant stoppé dans la cour de l’hôpital, évitant ainsi toute prise de photo de la part de la presse. Voici les réponses qu’il fera à Arlen Specter au moment de sa déposition devant la Commission Warren.

Mr. SPECTER.
Qu’avez-vous observé quant à l’état du Président Kennedy à l’arrivée à l’hôpital ?

Mr. HILL.
La partie arrière droite de sa tête était absente. Elle se trouvait sur le siège arrière de la voiture. Son cerveau était apparent. Il y avait sang et des morceaux cerveau partout dans la partie arrière entière de la voiture. Mme Kennedy était complètement couverte de sang. Il y avait tellement de sang que vous ne pouviez pas dire s’il y avait une autre blessure ou pas, exception faite de la grande blessure béante dans la partie arrière droite de la tête.
Le témoignage complet de :
Clinton Hill


L’agent spécial des Services Secrets Roy Kellerman
 

L’agent spécial des Services Secrets Roy Kellerman était assis à l’avant de la limousine présidentielle à la droite du chauffeur Will Greer. Kellerman était présent à l’Hopital de Bethesda au moment où le corps du Président a été autopsié. Voici un extrait de son témoignage devant la Commission Warren. Il est interrogé lui aussi par Arlen Specter.

Mr. Specter.
Je voudrais développer votre point de vue et vos observations des quatre blessures sur le Président Kennedy.

Mr. Kellerman.
OK. Tout ceci est arrivé à la morgue de l’hôpital naval de Bethesda, Monsieur. Il a eu une grande blessure cette taille.

Mr. Specter.
En indiquant un cercle de 5 pouces de diamètre avec votre doigt ; est-ce que ce serait approximativement correct ?

Mr. Kellerman.
Oui, circulaire ; oui, sur la présente partie de la tête.

Mr. Specter.
En indiquant la partie arrière de la tête.

Mr. Kellerman.
Oui.

Mr. Specter.
Davantage du côté droit de la tête ?

Mr. Kellerman.
Droit. Ceci avait disparu.

Mr. Specter.
Quand vous dites, " ceci a disparu, " que voulez vous dire par là ?

Mr. Kellerman.
La partie du crâne avait disparue.
 

Le témoignage complet de :
Roy Kellerman



Ce qui s’est passé à Bethesda :

Les constatations faites par le Docteur Humes et par son assistant le Docteur Finck diffèrent quelque peu de celles des médecins de Dallas qui avaient essayé de sauver la vie du Président.





Cette photographie est surprenante tant elle contredit les témoignages précédemment évoqués. Sur cette image de l’autopsie que le HSCA définira comme authentique et non retouchée on constate que la région occipitale cerclée de rouge est intacte. En revanche le trou cerclé de jaune est une blessure qui est présentée comme l’orifice de la balle d’entrée de la balle fatale. Cette blessure n’avait pas été vue par les médecins de Parkland.


Cerclée de bleu la blessure dans le dos qui est incontestablement un orifice d’entrée. Noter que l’orifice se situe plus bas et pratiquement dans l’axe du corps que sur le schéma présenté ci-dessus.


Mais cà n’est pas tout. Non seulement la photo contredit les déclarations des médecins de Dallas mais les schémas figurant dans le rapport Warren et qui sont censés représenter la localisation précise des endroits où les balles avaient pénétrées contredisent la photo ci-dessus. Tout ceci est bien étrange et fait plutôt désordre. Comment alors s’étonner que certains y voient une manipulation. Pour ma part je préfère dire qu’une fois de plus dans cette affaire, un manque de rigueur est à déplorer. C’est à se demander si les personnages chargés de l’autopsie et d’illustrer cette dernière à l’aide de schémas avaient bien conscience qu’il s’agissait de l’autopsie du Président des Etats-Unis. Mais juger plutôt par vous-même.





Mais laissons la parole au Docteur Humes et à son assistant en consultant la déposition qu’ils ont fait devant la Commission Warren. Voici pour chacun d’entre eux leur description de la blessure à la tête.


Docteur Humes :

La description de la blessure à la tête faite par le Docteur Humes diffère singulièrement de celle de ses collègues de Dallas. Non seulement la localisation de la large blessure est différente mais le praticien de Bethesda a mis en évidence une deuxième blessure à la tête qu’aucun de ses collègues Texans n’avaient décelé.


Commander Humes.
Je préférerais discuter des blessures, les deux blessures, que nous avons vu postérieurement et la blessure, l’autre blessure, du crâne avant d’en venir à cela.

Mr. Specter.
C’est très bien, Dr. Humes, faites de la manière que vous trouver la plus commode. Je vous donnerai l’autre schéma et vous pourrez les décrire toutes les deux à la fois. Que le troisième schéma soit répertorié comme la pièce à conviction portant le 388.


(Le schéma correspondant est répertorié comme la pièce à conviction portant le 388.)


Commander Humes.
La blessure dans le bas du cou dont j’avais précédemment commencé à parler est maintenant postérieure — répertoriée désormais comme les pièces à conviction portant les numéros 385, 386 et 388.
La deuxième blessure a été découverte dans la bonne partie postérieure du cuir chevelu. Cette blessure se situait approximativement à 2,5 centimètres vers la droite, et légèrement au-dessus de la protubérance occipitale externe qui est une proéminence osseuse située dans la partie postérieure du crâne de tout un chacun . Cette blessure se trouvait à 2,5 centimètres vers la droite et légèrement au-dessus de ce point.
La troisième blessure évidente au moment de l’examen était un défaut énorme au-dessus du côté droit du crâne. Ce défaut impliquait le cuir chevelu et le crâne proprement dit, et de ce défaut de la substance cervicale dépassait. Cette blessure mesurait approximativement 13 centimètres dans son plus grand diamètre. Il était difficile de la mesurer exactement parce qu’elle était rayonnantes en divers points et du grand défaut il y avait des fractures du crâne multiples entrecroisées qui se prolongeaient dans plusieurs directions. J’ai noté dans mon rapport qu’une description détaillée des lignes de ces ruptures et des types de fragments qui avaient été ainsi faits étaient très difficiles à décrire verbalement, et que c’était précisément pour cette raison que des photographies avaient été faites de telle sorte que l’on a puisse apprécier plus clairement combien de dommages avaient été occasionnés au crâne.

Le témoignage complet du :
Docteur Humes



Docteur Finck :

Le témoignage du Docteur Finck est surtout intéressant pour son opinion quant à l’origine de la balle qui a atteint le Président Kennedy à la tête. Toutefois il donne des indications sur la nature et la localisation de la blessure à la tête. Ce cours passage est mis en valeur en bleu. On note que sa description n’a rien à voir avec celle es médecins de Dallas. Venons en maintenant à l’extrait de sa déposition devant la Commission Warren.


Mr. Specter.
Je vous demande de bien vouloir nous la décrire Docteur Finck, s’il vous plaît.

Colonel Finck.
C’est un plan que j’ai préparé avant le 22 novembre. C’est un plan pédagogique, mais il s’applique au cas de notre propos. Il sera utile pour comprendre comment j’ai pu identifier l’entrée et la sortie par l’examen de l’os. " A " représente la partie osseuse du crâne. " B " représente la cavité de la tête, la cavité crânienne. " C " représente l’entrée et "D " représente la sortie. Les flèches indiquent le trajet de la balle. Ce plan est basé sur l’observation des blessures traversantes des os, et les mêmes différences s’appliquent à un carreau en verre.La surface heurtée d’abord par la balle par rapport à la surface heurtée par la balle après, offre un plus petit diamètre, qui signifie que si vous regardez l’itinéraire de l’entrée dans ce cas-ci ici, C, de l’extérieur vous ne verrez pas un cratère. Si vous l’examinez de l’intérieur, vous verrez un cratère correspondant au biseautage, au cône, aux rayons, précédemment décrit par le commandant Humes. Dans le cas dont nous parlons aujourd’hui, il était possible d’avoir assez de courbure et assez de partie de cratère pour identifier franchement la blessure de l’entrée à l’emplacement de l’os.

Mr. Specter.
En établissant un rapport entre votre évaluation de la situation et ce qui concerne le Président Kennedy, et en se tournant vers la pièce à conviction de la Commission portant le numéro 388 , quel est votre avis à savoir si le point A est une blessure d’entrée ou de sortie ?

Colonel Finck.
Mon avis en ce qui concerne la pièce à conviction de la Commission portant le numéro 388 , marquée d’une lettre A, est que cette blessure est la blessure d’entrée.

Mr. Specter.
Et quelles sont les caractéristiques de cette blessure qui vous mènent à cette conclusion ?

Colonel Finck.
Les caractéristiques étaient que vue de l’intérieur du crâne, je pouvait une taille dans l’os, une taille qui ne pouvait pas être vu quand la blessure était observée de l’extérieur du crâne.

Mr. Specter.
Y a-t-il de autres caractéristiques particulières qui vous ont amené à en conclure que A était la blessure d’entrée ?

Colonel Finck.
Non.

Mr. Specter.
Étiez-vous présent quand les trois morceaux de cuir chevelu ont été reconstitués pour former la partie principale de la pièce absente du crâne du Président Kennedy que le docteur Humes a décrit ?

Colonel Finck.
J’étais présent quand plusieurs parties d’os ont été apportées.

Mr. Specter.
Et qu’avez-vous observé, si c’est le cas, quant à un trou reconstruit à partir de ces trois parties de crâne ?

Colonel Finck.
Est-ce que je puis me référer à mon plan ?

Mr. Specter.
Faites s’il vous plaît.

Colonel Finck.
Dans l’intérêt de la démonstration.

Mr. Specter.
Bien.

Colonel Finck.
Au niveau de la blessure de sortie, E, dans mon plan, la pièce à conviction de la Commission portant le numéro 400 , quand on l’observait de l’intérieur du crâne, il n’y avait là aucun cratère, tandis que quand la blessure est vue de l’extérieur du crâne, il y avait un biseautage, un cratère ou cône — c’est possible de déterminer une sortie même si seulement une partie de l’os est soumise à inspection, pour la raison que s’ il y a assez d’os soumis à inspection, il y a là assez de courbure pour identifier l’intérieur et l’extérieur du crâne. Par conséquent le fragment, pour vous donner un exemple, cette partie au niveau de la blessure de sortie peut être orienté, et la surface externe du crâne et la surface interne du crâne peuvent être identifiées grâce à la courbure. Et ensuite vous regardez la direction du biseautage tailler et quand vous voyez le biseautage observé de l’extérieur vous pouvez identifier une blessure de sortie. Et c’est ce que j’ai fait, et maintenant je me réfère au cas réel de la discussion, la pièce à conviction de la Commission portant le numéro 388.

Mr. Specter.
C’est B ?

Colonel Finck.
La lettre B. Nous verrons des parties d’os dans ce secteur général, la grande blessure dans l’os du côté droit du crâne du Président Kennedy. J’avais assez de courbure pour identifier l’extérieur du crâne, et l’intérieur du crâne, car c’est la première étape pour orienter le spécimen, et ensuite je pouvait déterminer l’endroit du biseautage, et je pouvait donc dire que B, la pièce à conviction de la Commission portant le numéro 388, est une blessure de sortie.

Mr. Specter.
Basé sur vos observations et conclusions, le Président Kennedy a-t-il été frappé de l’avant, de l’arrière, de côté ou d’où ?

Colonel Finck.
Le Président Kennedy, à mon avis, a été frappé à l’arrière. La balle est entrée à l’arrière de la tête et est sortie du côté droit de son crâne, produisant une grande blessure, dont la plus grande dimension était approximativement de 13 centimètres.

Mr. Specter.
Et quant à l’angle, a t-il été frappé de dessous, au même niveau, d’en haut, ou d’où, à votre avis ?

Colonel Finck.
A mon avis, l’angle ne peut seulement être qu’approximativement déterminé en raison du fait que la blessure d’entrée est assez petite et pouvait donner assez de précision dans la détermination du trajet, mais la dimension de la blessure de la sortie, la lettre B la pièce à conviction de la Commission portant le numéro 388, est si grande que nous ne pouvons seulement donner qu’un angle approximatif. À mon avis, l’angle était aux alentours de 45 degrés par rapport à l’horizontale.

Mr. Specter.
Est-ce à dire qu’il y avait un angle de 45 degrés de déclinaison du point d’origine au point d’impact, du point d’origine d’où la balle avait été tiré d’un fusil jusqu’ au point où elle a frappé le Président Kennedy ?

The Chairman.
En d’autres termes, vous voulez dire qu’on lui a tiré de dessus ou vers le bas.

Mr. Specter.
Oui.

Colonel Finck.
Je pense que je ne peux seulement énoncer, monsieur, qu’on lui a tiré de dessus et de derrière.

Le témoignage complet du :
Colonel Pierre Finck


2 - La blessure dans le cou et dans le dos






Ces photos insoutenables sont pourtant nécessaires pour essayer d’y voir clair. La photo de droite montre la blessure à la gorge. Elle est depuis plus de 35 ans l’objet de toutes les polémiques. Orifice d’entrée à l’origine avant que ne soit pratiquée une trachéotomie à l’Hôpital de Parkland pour les uns, orifice de sortie de la balle entrée dans le dos et visible sur la photo de gauche pour les partisans de la thèse officielle de la balle unique.

 

Là aussi comme pour la blessure fatale à la tête, il faut s’en remettre aux déclarations des témoins qui ont déposé sous serment devant la Commission Warren. Et en particulier considérer les déclarations des médecins de Dallas et de Bethesda comme nous l’avons fait précédemment.



Ce qui s’est passé à Dallas :

Les médecins de Dallas ne parleront que de la blessure au cou. Le Président étant resté allongé sur le dos pendant tout le temps où il resta dans la salle des urgences à Parkland, les médecins ne firent pas d’examen approfondi du dos. Ils s’assurèrent juste qu’il n’y avait pas de blessure importante en palpant le dos et en voyant qu’il n’y avait pas de perte de sang abondante à ce niveau.


Docteur Carrico

Voilà ce qu’il déclare à propos de la blessure du cou :

Mr. Specter.
Dr. Carrico, en ce qui concerne cette petite blessure dans le tiers antérieur du cou que vous avez juste décrit, pourriez-vous être plus précis en définissant les caractéristiques de cette blessure ?

Dr. Carrico.
C’était probablement une blessure de 4-7 mm, presque dans la ligne médianne , peut-être à droite de la ligne médiane, et au-dessous du cartilage thyroïde. Elle était, autant que je m’en souvienne, plutôt ronde et il n’y avait aucun bord déchiqueté ou lacération radiée.

Interrogé sur la blessure dans le dos il répond à Arlen Specter qui l’intérroge :

Mr. Specter.
Avez vous eu l’occasion d’observer le dos du Président ?

Dr. Carrico
Non, monsieur. Avant tout, en essayant de traiter un patient intensément blessé, vous devez établir une voie respiratoire aérienne, à ventilation proportionnée et, vous devez établir une circulation adéquate. Avant que ceci ait été accompli l’activité cardiaque du Président avait cessé et le massage cardiaque qui avait été entrepris fut stoppé, ce qui rendait impossible d’inspecter son dos.

Mr. Specter.
Y eut-il un effort de fait pour inspecter le dos du Président après qu’il ait expiré ?

Dr. Carrico.
Non, Monsieur.

Mr. Specter.
Et pourquoi aucun effort n’a été fait à ce moment-là pour inspecter son dos ?

Dr. Carrico.
Je suppose que personne n’avait réellement le coeur à le faire.


Le témoignage complet du :
Docteur Charles James Carrico (1)
Docteur Charles James Carrico (2)


Docteur Perry

Le docteur Perry fera pour sa part la description suivante de la blessure au cou. Il est questionné par Arlen Specter.

Mr. Specter.
Voudriez-vous maintenant décrire aussi précisément que possible la blessure au cou que vous avez observé ?

Dr. Perry.
Elle se situait dans le tiers antérieur inférieur du cou, et mesurait approximativement 5 millimètres de diamètre. Du sang suintait lentement ce qui l’obscurcissait partiellement. Ses bords n’étaient ni loqueteux ni découpés à la matrice, mais plutôt nets.

Mr. Specter.
Avez-vous maintenant décrit la blessure au cou aussi spécifiquement que vous le pouvez ?

Dr. Perry.
Oui.

Mr. Specter.
En se basant uniquement sur l’aspect de la blessure au cou, avez vous suffisamment d’éléments pour vous faire une opinion et déterminer si c’était une blessure d’entrée ou une blessure de sortie.

Dr. Perry.
Non, monsieur. Je ne pouvais pas déterminer cela puisque je n’ai pas vérifié la trajectoire exacte du missile. Le processus opératoire que j’ai exécuté fut limité à établir une voie respiratoire aérienne adaptée et à s’assurer qu’il n’y avait aucun dommage à l’artère carotide ou à la veine jugulaire à ce niveau et à l’endroit où j’avais entrepris le processus.

Mr. Specter.
En se basant uniquement sur l’aspect de la blessure au cou, pourrait-ce avoir été une blessure d’entrée ou une blessure de sortie ?

Dr. Perry.
C’aurait pu être l’une ou l’autre.

Le témoignage complet du  :
Docteur Malcolm Perry (1)
Docteur Malcolm Perry (2)


Ce qui s’est passé à Bethesda :

L’examen des médecins de Bethesda sera plus complet dans la mesure où ils feront la description de la blessure dans le dos. Voici ce qu’ils diront devant la Commission :

Docteur Humes :

Mr. Specter.
Voudriez-vous passer maintenant, eh bien à l’autre blessure principale d’entrée que vous avez déjà mentionnée et décrite ?

Commander Humes.
Oui, Monsieur

Mr. Specter.
Son point d’origine, et où elle a frappé le Président .

Commander Humes.
Notre rapport précédemment soumis, qui est la pièce à conviction numéro 387 de la Commission, fait état d’une blessure dans le bas du postérieur du cou du Président. La taille de cette blessure était de 4 millimètres sur 7, dans le sens de la longueur et en concordance avec l’axe du corps, de 44 millimètres de large, en d’autres termes, 7 millimètres de long. Nous avons essayé de trouver de telles blessures dans le tissu mou en se référrant aux structures osseuses qui ne se déplacent pas et qui sont, donc, de bons points de référence pour ce type de recherche.
Nous avons alors vérifié, nous avons choisi les deux points osseux de référence que nous avions retenu pour localiser cette blessure, là où le mastoïde débute, et qui est juste derrière l’oreille, le dessus du début du mastoïde, et l’acromion qui est l’extrémité de l’articulation d’épaule. Nous avons déterminé par mesure physique au moment de l’autopsie que le point central de cette blessure se situait à 14 centimètres de l’extrémité du début du mastoïde et à 14 centimètres de l’acromion.


2- La blessure antérieure du cou :

S’agissant de la blessure dans le cou, le Docteur Humes fera le commentaire suivant :

Commander Humes.
........Maintenant, pour expliquer la situation dans le cou du Président, je pense il sera nécessaire que je me reporte à la pièce à conviction n° 385, je crois que le nombre est correct.

Mr. Specter.
Oui ; faites s’il vous plaît , c’est le numéro 385.

Commander Humes.
Maintenant, comme le corps du président avait été observé antérieurement dans la salle d’autopsie, et en ne disant rien pour le moment à propos du projectile, il y avait un défaut chirurgical récent dans le bas antérieur du cou, qui mesurait 7 ou 8 centimètres de long ou disons qu’une blessure récente était présente dans ce secteur. Cette blessure traversait la peau, à travers les tissus sous-cutanés et dans —

Mr. Specter.
Pour faire une digression d’ordre chronologique—

Commander Humes.
Oui

Mr. Specter.
Avez-vous l’occasion de discuter de cette blessure sur la face frontale du Président avec Dr. Malcolm Perry de l’hôpital de Parkland à Dallas ?

Commander Humes.
Oui, monsieur ; Je l’ai fait . J’ai eu l’impression en voyant cette blessure qu’elle représentait une blessure chirurgicale de trachéotomie , une blessure fréquemment faite par des chirurgiens quand les gens sont en détresse respiratoire pour leur donner une voie respiratoire aérienne libre. Pour vérifier ce point, j’ai téléphoné au Dr. Malcolm Perry et discuté avec lui de l’état du cou du Président quand il avait examiné le Président pour la première fois , et je lui ai demandé s’il avait réellement fait une trachéotomie ce qui était quelque peu superflu parce que j’étais quelque peu certain qu’il en avait fait une. Il m’a dit, oui ; qu’il avait fait une trachéotomie et que comme point pour effectuer sa trachéotomie il s’était servi d’une blessure qu’il avait interprétée comme une blessure par balle dans le bas cou.>

Mr. Specter.
Quand avez-vous eu cette conversation avec lui, Dr. Humes ?

Commander Humes.
J’ai eu cette conversation tôt le samedi matin, Monsieur.

Mr. Specter.
Le samedi matin 23 novembre au matin ?

Commander Humes.
C’est exact Monsieur

Mr. Specter.
Et avez-vous eu l’occasion depuis d’examiner le rapport de l’hôpital de Parkland que j’ai mis à votre disposition ?

Commander Humes.
Oui, Monsieur ; je l’ai fait.

Mr. Specter.
Veuillez le mettre à la disposition de la Commission, je voudrais répertorier ceci en tant que pièce à conviction numéro 392 de la Commission, et sujet à la preuve technique postérieure, pour la faire admettre en tant que preuve à ce moment là afin d’avoir le commentaire des médecins à son sujet.

(Le document visé fut répertorié comme pièce à conviction n° 392.)

Mr. Specter.
Qu’a révélé votre examen des rapports de l’hôpital de Parkland en ce qui concerne cette blessure sur la face frontale du corps du Président ?

Commander Humes.
L’examen de ce rapport de l’hôpital de Parkland a indiqué que docteur Perry avait observé cette blessure comme l’avait fait d’autres médecins au chevet Président, et en fait avant qu’une trachéotomie, ait été exécutée chirurgicalement, un tube endotrachéal a été placé par la bouche du Président au fond de son larynx et dans sa trachée ce qui est la première étape pour établir une voie respiratoire aérienne satisfaisante à une personne blessée de cette façon et sans connaissance. Le président était inconscient et il est le plus difficile de passer un tel tube quand la personne est sans connaissance. La personne qui a exécuté cette procédure, celle qui a instillé le tube endotrachéale a noté qu’il y avait une blessure de la trachée au-dessous du larynx, qui correspondait essentiellement à la blessure de la peau qu’ils avaient observée de l’extérieur.

Mr. Specter.
Comment cette blessure est-elle décrite, comme vous êtes en train de mentionner la blessure ?

Commander Humes.
Oui, Monsieur.

Mr. Specter.
Je pense que vous trouverez cela à la première page de la feuille récapitulative, Dr. Humes.

Commander Humes.
Oui, monsieur. Merci. Ce rapport a été écrit par le docteur — ou les activités du Dr. James Carrico, le Docteur Carrico en insérant le tube endotrachéal a noté une blessure loqueteuse de la trachée immédiatement au-dessous du larynx.
Le rapport, comme je le rappelle, et je ne l’ait pas étudié minutieusement dans le détail , m’indiquait que docteur Perry se rendant compte de l’observation du docteur Carrico qu’il y avait une blessure de la trachée aurait utilisé tout à fait logiquement la blessure qu’il avait observé comme point pour entrer dans la trachée puisque la trachée avait été presque endommagée, et que serait un endroit logique pour faire son incision.
En parlant de cette blessure dans le cou, le docteur Perry m’a dit qu’avant qu’il l’ait agrandi pour faire la trachéotomie la blessure mesurait " quelques millimètres de diamètre. "
Naturellement quand nous l’ayons vu, comme mes associés vous l’ont dit et comme vous l’avez entendu, il était considérablement plus grand et plus à tout évident comme blessure de balle.
Le rapport établit, et le docteur Perry me l’a indiqué dans la conversation téléphonique qu’il y avait un bouillonnement d’air et de sang à proximité de cette blessure quand il a fait la trachéotomie. Ceci lui a fait croire que peut-être il y avait eu un endommagement de l’une ou l’autre des cavités pleurales par une balle. Il a donc demandé à un de ses associés, et le rapport est pour moi légèrement confus quant auxquels de ses associés, il a demandé à un de ses associés d’insérer un tube dans la poitrine. C’est une manœuvre qui est, et qui était tout à fait logique dans ces circonstances, et qui , si un tube avait été placées à travers toutes de la paroi de la poitrine, et si la cavité de de la poitrine avait été endommagée permettrait d’enlever l’air qui y était entré et aider considérablement la respiration.
Ainsi quand nous avons examiné le Président en plus de la grande blessure que nous avons évoquée dans la conversation avec le docteur Perry et qui était la blessure de la trachéotomie, il y avait deux blessures plus petites sur la partie supérieure de la poitrine.

Le témoignage complet du :
Docteur Humes


Docteur Finck :

Le Doteur Finck ne modifiera pas le témoignage du Docteur Humes quand la Commission lui demanda s’il souhaitait y apporter des précisions. En revanche, il fera un commentaire intéressant sur la CE399 la désormais célèbre "balle magique". Voici ses réponses aux questions de la Commission :

Mr. Specter.
Dr. Finck, avez-vous eu l’occasion d’examiner la pièce à conviction n° 399 de la Commission ?

Colonel Finck.
Cette après-midi pour la première fois , Monsieur.

Mr. Specter.
Et en se basant sur votre examen de cette balle, avez-vous une opinion quant à savoir si dans son état actuel elle a pu traverser le Président Kennedy du point C au point D de la pièce à conviction n° 385 et ensuite infliger la blessure dans le dos et à la poitrine du Gouverneur Connally ?

Colonel Finck.
Oui. C’est une balle montrant des marques indiquant que la balle a été mise à feu. Le deuxième point est qu’il n’y avait pratiquement aucune perte de matière sur cette balle. Elle a gardé son calibre et ses dimensions originales. Il n’y avait aucune preuve que n’importe quelle partie principale du revêtement ait été perdue, et je la considère comme une balle qui pourrait être probablement passée à travers les blessures que vous a décrit.

Mr. Specter.
Et est-il possible que cette balle soit passée au travers du Président Kennedy en 388 ?

Colonel Finck.
A travers la tête du Président Kennedy ? en 388 ?

Mr. Specter.
Et restée intact de la manière dont vous la voyez maintenant ?

Colonel Finck.
Certainement pas.

Mr. Specter.
Et pourrait-ce avoir été la balle qui a infligé la blessure au poignet droit du Gouverneur Connally ?

Colonel Finck.
Non ; pour la raison qu’il y a trop de fragments signalés dans ce poignet.

Mr. Specter.
Et est-ce que l’état de la pièce à conviction n°399 est cohérent avec le type de blessure sur la côte du Gouverneur Connally que le médecin Humes a décrit ?

Colonel Finck.
Oui.

Les propos du Docteur Finck sont clairs et sans ambiguïté. Il reconnaît qu’il est possible que la CE399 ait traversé les deux occupants de la limousine et occasionné les blessures jusqu’à la blessure dans la poitrine du Gouverneur comprise et soit restée dans l’état constaté, c’est à dire avec peu de matière perdue.

Toutefois il est catégorique pour dire que la balle n’a pu occasionner la blessure au poignet et rester dans l’état où elle a été retrouvée. Il ajoute pour être précis que les fragments de balle retrouvés dans le poignet du Gouverneur sont supérieurs à la quantité de matière manquante sur la balle. Il fait cette précision à Arlen Specter. Ceci n’empêchera pas ce dernier d’être l’auteur et l’ardent défenseur de la balle magique qui causa l’ensemble des blessures. Il ne tiendra donc aucun compte de l’observation du Docteur Finck.

Le témoignage complet du :
Colonel Pierre Finck



Conclusion :


Il est bien évidemment difficile de se faire une opinion à la lecture de ce qui s’est passé à Dallas et à Bethesda. Est-il possible que des médecins aient pu avoir des visions aussi différentes des blessures surtout quand on sait qu’à Dallas ils étaient particulièrement nombreux. Mais pour être tout à fait honnête les conditions de travail étaient différentes.

 Les médecins de Parkland travaillaient dans l’urgence et étaient accaparés par les soins immédiats en vue de sauver le Président ;

 Les médecins de Bethesda s’affairait autour d’un cadavre qu’il devait autopsier. Ils n’étaient donc pas soumis à la pression de leurs collègues de Dallas.

En s’en tenant à ces deux considérations on pourrait aisément en déduire que l’observation des médecins de Dallas a été hâtive et sont donc sujettes à caution. Au contraire, leurs homologues de Bethesda étaient beaucoup plus sereins et avaient tout le loisir d’observer la localisation précise des blessures et d’en faire un rapport non moins exact et détaillé. En fait les choses ne sont pas si simples. Car si les médecins de Bethesda n’avaient pas à pratiquer une médecine d’urgence, ils furent, eux aussi soumis à une certaine pression et ne travaillèrent pas dans des conditions optimales. A leur décharge il faut dire :

 qu’ils n’avaient pas une pratique fréquente des autopsies, même s’ils en avaient la compétence. En particulier le Docteur Humes qui conduisait l’autopsie et qui n’avait pas fait un tel acte depuis plusieurs années. C’était moins le cas de son assistant le Docteur Pierre Finck ;

 que trop de monde et en particulier des gens qui n’avaient rien à y faire se trouvait dans la salle d’autopsie. Les conditions de travail pour faire une telle autopsie et qui plus est sur le Président des Etats-Unis n’étaient pas réunies pour réaliser un travail de cette importance ;

 qu’ils n’avaient pas les mains libres dans la mesure où des gens se permettaient d’intervenir pour leur dire ce qu’il convenait de faire ou non. C’est ce que fit en particulier un Général de l’Army qui empêcha les praticiens de sonder la blessure dans le dos prétextant que cela ne servait à rien et que tout avait été déjà entrepris dans ce domaine. Excédé le Docteur Humes demandera même à un moment :"Qui commande ici ?" C’est moi lui répondra ce Général. Etonnant de la part de quelqu’un qui n’était pas médecins et qui n’avait donc pas de compétence.

 qu’il leur fallait faire relativement vite car le corps devait être mis en bière et ramené à la Maison Blanche. Encore qu’ils disposèrent de plus de quatre heures, période suffisante aux dires des spécialistes pour effectuer un travail convenable. Le docteur Finck dans son témoignage devant le HSCA, en 1978, aura même l’audace de prétendre que la famille Kennedy pressait pour récupérer le corps et aurait interdit que l’on fasse une dissection complète du corps.

Alors qu’ajouter de plus ? Comme souvent dans ce dossier nous en sommes réduits à faire des hypothèses. Si comme je le crois les médecins de Dallas et de Bethesda étaient de bonne foi, on en vient en déduire que :

Pour la blessure à la gorge :

 Les praticiens de Bethesda ont examiné un corps qui avait subi des modifications au cours des soins pratiqués à Dallas et en particulier lors de la trachéotomie. Si les médecins de Dallas font une description différente de la blessure à la gorge de celle de leurs confrères de Bethesda il n’y a rien de surprenant à cela. Humes et Finck ne disposait que du rapport de Parkland et des précision données par téléphone par leurs collègues de Dallas. Pouvait-ils en déduire alors que la blessure à la gorge était une blessure de sortie tant elle avait été modifiée lors de la trachéotomie ? Rien n’est moins sûr. Encore une fois une autopsie pratiquée à Dallas juste après le décès du Président aurait éviter de multiplier les intermédiaires et d’avoir au même endroit et dans le même hôpital les médecins qui avaient prodigués les soins et le médecin légiste. Ce dernier aurait eu à sa disposition et en direct ses confrères qui lui auraient apporté toutes les précisions nécessaires.

Pour la blessure dans le dos :

 Seuls les médecins de Bethesda ont pu examiner cette blessure. Le plus étonnant est qu’en dépit des précisions donnés par les praticiens et malgré les preuves photographiques, le schéma versé au dossier de la Commission et visible plus haut donne une position différente de la réalité. Est-ce pour fa justifier la théorie de la balle magique qui s’expliquait plus aisément avec une trajectoire rectiligne entre la blessure dans le dos et l’orifice de sortie au niveau de la gorge ? C’est ce qui vient à l’esprit.

 Comment ont-ils pu conclure que la balle entrée dans le dos était ressortie par la gorge alors que le trajet à l’intérieur du corps du Président n’a pas été reconstitué ? Cette vérification s’imposait d’autant plus que l’orifice d’entrée dans le dos et situé plus bas que l’orifice supposé de sortie au niveau de la gorge.

 Rien ne leur permettait de contredire le rapport préliminaire du FBI qui faisait état d’une blessure dans le dos d’une profondeur de quelques centimètres (inférieure à un doigt) si ce n’est en sondant cette blessure. Or ils ne l’ont pas fait.


Pour la blessure fatale à la tête :

 Là le mystère est épais et il est difficile d’y voir clair. On a l’impression que les médecins de Dallas et de Bethesda n’ont pas vu la même chose. On peut admettre à la rigueur que les médecins de Dallas n’ait pas vu un orifice de pénétration au niveau de la protubérance occipitale (cerclé de jaune sur la photo plus haut) tant le sang et la matière cervicale abondant étaient susceptibles de le cacher. Mais que dire de la blessure importante à la tête ? De la région occipito-pariétale à Dallas la blessure semble s’être déplacée vers la région pariéto-frontale. Pourquoi ?

 On peut bien sûr évoquer une possible "évolution" du cadavre entre Dallas et Bethesda. C’est ce que certains n’ont pas manquer de faire sans toutefois apporter la moindre preuve. Le seul indice troublant réside dans le changement de cercueil entre Dallas et Bethesda et l’évolution de la tenue vestimentaire du Président. Comment le corps du Président qui avait été placé dans un cercueil en bronze à Dallas non complètement dévêtu a-t-il pu être réceptionné par les médecins de Bethesda dans un cercueil ordinaire et complètement dévêtu ? Pour l’instant aucune précision ou réponse satisfaisante n’a été donné. Quant au cercueil en bronze il a été largué au large du Maryland et repose par quelques milliers de mètres de profondeur. Voir à ce sujet l’article suivant :
http://www.jfklancer.com/LNE/coffin.html

 

En guise d’épilogue voici ce qu’on lisait par exemple dans la presse de Washington :
 

Article paru dans le Washington Evening Star du 27 Nov 1963 en page A-5 Extraits :

"La maison Blanche ne veut pas parler de l’autopsie de Kennedy"

Par l’Associated Press
 

La Maison Blanche a strictement refusé de dire si une autopsie avait été réalisée sur le corps du Président John F. Kennedy.

Le corps est resté pendant approximativement 9 heures la nuit de vendredi dernier et tôt le samedi matin. Les pompes funèbres civiles ont été appellées à l’hôpital pour préparer le corps pour les funérailles.....


Les médecins qui avait administré le traitement d’urgence au Président à Dallas ont déclaré hier qu’ils ne savent pas si une ou deux balles l’avaient frappé. Toutefois, les autorités fédérales semblaient plutôt certaine de deux balles.

Une source de Washington déclarait, "Un doute existe si le coup fatal était le deuxième ou le troisième coup de de feu. On croit que le premier coup de feu a frappé le Président, mais nous ne sommes pas sûrs à propos du second et du troisième."

Par conséquent, indiquait-il, le premier coup de feu à atteidre le Président pourrait ne pas avoir été fatal.

Une balle a frappé le Gouverneur du Texas John Connally, le blessant.

Le docteur Kemp Clark, un chirurgien du cerveau qui fut appelé à la salle des urgences de l’hôpital de Dallas où le Président avait été placé après la fusillade, a déclaré hier à Dallas qu’une balle avait causé de tels dégâts massifs à la partie arrière droite de la tête du Président que les chirurgiens qui s ‘étaient occupé de lui ne pouvait pas dire si elle était entrée ou sortie de la tête à cet endroit.

"Un projectile avait pénétré à l’intérieur, ou était ressorti de l’arrière de sa tête, causant d’importantes lacérations et des pertes de tissus cervicaux, " a déclaré le Dr. Clark.

Le Dr. Clark a dit qu’il était incapable de dire si la blessure au cou du Président, sous la pomme d’Adam, avait été occasionnée par la même balle qui était passée à travers le cerveau du Président. Il a déclaré qu’il avait pu y avoir deux balles.

Le Dr. Malcolm Perry de Dallas, qui avait également traité le Président après la fusillade, avait dit qu’il était incapable de déterminer si une ou deux balles étaient impliquées.

 


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