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Après plus de 10 heures de vol, les roues de l’avion touchent enfin le tarmac de Dallas Fort-Worth, terme d’un voyage interminable ponctué d’une escale à Detroit.
Le temps de récupérer ma voiture de location, je gagne mon hôtel pour récupérer un peu. Il est 23 heures, heure locale. Ce deuxième voyage à Dallas, cinq ans après, va être chargé. Une semaine passe si vite.
Mercredi 19/11/2008 :
Départ pour Fort-Worth en voiture vers 8h30. Arrivée une demi-heure plus tard au Shannon Rose Hill Cemetery, l’endroit où Lee Harvey Oswald a été enterré discrètement il y a 45 ans, le 25 novembre 1963 très exactement.
La tombe de Lee Harvey Oswald se trouve au nord-ouest du Shannon mausoleum. Du parking du cimetière, il faut prendre l’allée la plus à l’ouest vers la gauche et marcher en direction du mausolée, un petit édifice de marbre rose.
Une fois arrivé au mausolée, il faut le dépasser et emprunter les 3 marches d’escalier qui se trouve sur la gauche. Après quoi, quelques pas (3 mètres environ) en direction de la clôture ouest, légèrement sur la droite, suffisent pour atteindre la tombe de l’assassin présumé de John Fitzgerald Kennedy.
L’allée vers le mausolée | Marches d’accés à la tombe |
La tombe de Lee Harvey Oswald se trouve à côté de celle d’un dénommé "Nick the Beef", personnage énigmatique objet de nombreuses spéculations. Nul ne sait vraiment qui il est. Une des hypothèses les plus répandues, sans la moindre garantie, est celle selon laquelle Nick the Beef était un acteur qui voulait faciliter l’accès à la tombe d’Oswald en suscitant la curiosité et l’intrique que ne manquerait pas de provoquer une telle appellation.
La tombe d’Oswald est faite d’une simple plaque de marbre rose, sobre et discrète, à l’image du personnage. Seule la mention OSWALD y figure. La dalle d’origine comportait la date de naissance et de décès d’Oswald. Après qu’elle ait été volée, elle fut remplacée par l’actuelle, moins susceptible d’attirer les convoitises.
Face à la tombe, le sentiment que l’on éprouve est étrange. Révolte face à l’acte commis, questions et frustrations s’entremêlent. On aimerait tellement pouvoir l’interroger. En vain. Sur la gauche, un espace paraît libre. Il n’en est rien. Marguerite Claverie Oswald, la mère de l’assassin présumée décédée d’un cancer en 1981 repose à ses côtés. Aucune plaque n’a été placée.
Tombe d’Oswald | Nick the Beef (à droite) |
Au bout de quelques minutes, il est temps de s’en aller et de poursuivre le programme décidé en début de journée. Un dernier regard vers la petite dalle énigmatique, avant de reprendre l’allée et gagner le parking.
Retour vers Dallas et arrêt au "Six Flags over Texas", complexe de loisirs où Marina, Robert et Marguerite Oswald furent tenus au secret et protégés au lendemain de la mort de Lee, du 25 novembre au 7 décembre, date à laquelle les auditions de la Commission Warren débutèrent. C’est également dans cet espace de loisirs que la jeune Beverley Oliver, âgée de 17 ans en 1963, était employée comme chanteuse. C’est ici que Beverley rencontra son copain, un certain Larry Ronco. Ce dernier lui offrit, comme preuve d’amour, une caméra prototype Yashica qui allait faire beaucoup parler par la suite. Mais ceci est une autre histoire.
Malheureusement, la curiosité et l’excitation vont bientôt faire place à la frustration de ne pas être en mesure de visiter l’endroit. Le parc d’attraction est fermé. Impossible d’aller au-delà de la porte d’entrée.
Le Six Flags over Texas |
Du parc d’attractions, Irving n’est pas très éloigné. C’est l’occasion de s’y rendre et de voir l’état de la demeure occupée en 1963 par Ruth et Michael Paine, au 2515 de la cinquième rue.
Avant d’arriver à l’emplacement de leur demeure, on traverse un quartier étendu de demeures typiquement américaines, passablement affectées par l’usure du temps. Bon nombre d’entre elles auraient besoin d’une bonne rénovation. Les ruelles sont dans un état de dégradation surprenant, bien loin du cliché et de l’idée que l’on se fait du quartier résidentiel américain.
Cet ensemble de résidence est particulièrement calme et les rues pratiquement désertes.
L’aide du GPS est inestimable et fait gagner beaucoup de temps. La demeure des Paine se trouve sans difficulté. Après avoir garé la voiture, j’en sors pour observer et rapprocher ce qui se présente devant moi des clichés observés maintes fois dans les exhibits de la Commission Warren. La végétation bien plus développée qu’à l’époque déroute un peu. Malgré tout, les repères restent globalement inchangés.
Ruth et Michael n’habitent plus au 2515. Déjà séparés en 1963, ils divorcèrent rapidement et prirent chacun des routes différentes. Ruth habite désormais près de Tampa en Floride, bien loin du Texas et des souvenirs de ce funeste weekend de novembre 1963.
Vue de 3/4Vue de face | Vue de face |
La présence des voitures indiquaient la présence des nouveaux occupants. Je me décidais alors à frapper à la porte d’entrée. Point de réponse ni de bruit à l’intérieur. Soit les successeurs des Paine étaient sortis soit il n’ont pas souhaité m’accueillir. Dommage ! J’aurai bien voulu jeter un coup d’œil et voir ce qu’était devenu le garage qui avait abrité, pour un temps, le Mannlicher Carcano d’Oswald, la désormais célèbre carabine de marque italienne, avec laquelle il allait prendre part à l’assassinat de JFK le 22 novembre 1963. Le temps de régler le GPS sur la route pré-établie, je remets le moteur en marche et me dirige à nouveau vers Dallas, en suivant la route prise par Bul Wesley Frazier et Oswald le matin du 22 novembre 1963, jour de l’attentat.
La lecture du témoignage de Frazier relu deux jours auparavant aide à replacer le défilement du paysage dans son contexte. Downton Dallas est rapidement atteint. Il est vrai que l’heure, 11 heures du matin à peine, facilite la tâche. Toutefois, le trajet est relativement court et Frazier n’a pas du trouver le temps long, malgré un Oswald peu enclin à converser avec lui, comme à son habitude.
Ne souhaitant pas me rendre encore au coeur du centre ville, je décide d’obliquer vers le sud-ouest. A un moment, je vois Jefferson boulevard indiqué. Oubliant mon GPS, je prends la bretelle de sortie et fais route en direction de l’est pour gagner l’étape suivante que je viens de me fixer : le Top Ten Records puis le Texas Theatre.
Le Top Ten Records se trouve au n°328 sur East Jefferson Boulevard. C’est de là que Tippit, après être entré précipitamment,avait tenté de joindre en vain quelqu’un par téléphone, peu de temps avant d’être abattu par Oswald sur Tenth street.
Le Top Ten Records shop | Téléphone utilisé par Tippit |
Le téléphone utilisé par Tippit est toujours le même. Seul le cadran de composition a été changé.
C’est ce que m’assure le maître des lieux actuel : Mike Polk. Un personnage attachant avec qui le courant passe très vite. Il avoue d’emblée ne pas être un spécialiste de l’assassinat. Il se borne à relater les faits liés à l’histoire du magasin. On apprend alors qu’il n’était pas dans les habitudes de Tippit d’entrer pour passer un coup de fil. C’est ce que lui a dit son prédécesseur, l’homme qui était là ce jour là et à qui il a succédé. Comme pour bien insister, il me répète : It was quite unusual ! (C’était tout à fait inhabituel).Il me confirme ce que j’avais déjà entendu par ailleurs, à savoir que Lee Harvey Oswald s’était rendu également au Top Ten Records, à l’époque. En particulier pour y acheter des tickets, en vue de se rendre à un spectacle que donnait Elvis Presley. Certaines stripteaseuses de Jack Ruby faisaient partie également des clients du magasin à l’époque. Elles y achetaient des disques des disques de country ou autre rock’n roll, bien différents de ce que l’on trouve actuellement. Désormais le Hip Hop et le Rap mexicain passent en boucle, pour répondre aux goûts de la colonie mexicaine et sud-américaine prépondérante dans le quartier. Malgré l’évolution du genre musical, l’ordonnancement et la distribution du local est pratiquement inchangée. Pour m’en convaincre, Mike Polk allume alors les néons, garantis d’époque. Pas peu fier, il m’invite à lever la tête pour que je constate.
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Après quoi, la conversation aidant, Mike se dirige vers son distributeur de boissons, manœuvre la manette d’ouverture et me tend un Pepsi. Généreux, Mike ouvre l’appareil à sa guise. A la cadence où il offre des bouteilles, je doute que l’affaire soit rentable. Mais c’est ainsi qu’il est, pour le plus grand bonheur des jeunes Chicanos qui défilent par vague dans son magasin. A croire qu’ils se sont donnés le mot. Tous ces jeunes parlent espagnol entre eux. Ils confirment l’impression et l’observation de l’extérieur. Quelle évolution en cinq ans ! L’apport latino ne m’avait pas paru aussi important.
Tout en buvant mon soda, j’essaie en vain de trouver un CD qui me parle. Voyant mon désarroi, un jeune mexicain m’en recommande un de Rap. OK ! je l’achète. On verra bien.
Après 45 minutes de discussion, je prends congé de Mike. Avec un petit pincement au cœur. Quel bonheur de t’avoir rencontré ! I miss you !
A 200 mètres du magasin vers l’Est et de l’autre côté de Jefferson Boulevard, se dresse le Texas Theatre, là où la police de Dallas avait mis un terme à la cavale de Lee Harvey Oswald. L’établissement a fière allure. Grâce au dévouement et à l’association qui œuvre à sa préservation, le Texas Theatre a retrouvé son lustre d’antan. A l’affiche, JFK d’Oliver Stone, pour une seule et unique représentation, le 22 novembre au soir, dans 3 jours. Impossible de visiter les lieux. Les portes sont closes. Bienheureux détenteurs de billets. Il doit être trop tard maintenant.
Après cette brève station, je fais les quelques pas qui mènent au n°213, du même côté du boulevard, là où se trouvait le magasin de John Calvin Brewer, en 1963.
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Le magasin "Hardy shoes" que tenait John Calvin Brewer a disparu depuis longtemps. Désormais, la place est occupée par une commerçante spécialisée dans la vente de robes de mariée de style mexicain. On aime ou pas.
Les vendeuses ignorent tout de l’histoire du magasin. Elles sont jeunes et l’assassinat de JFK est bien loin de leurs préoccupations. Aimablement, elle me conseille de revenir en début de semaine prochaine. Leur patronne sera là et peut-être saura t-elle me renseigner. On verra bien, en fonction de l’emploi du temps.
Une fois ressorti de l’échoppe qui a conservé le vestibule de l’époque, à l’intérieur duquel Oswald s’était arrêté quelques instants, craignant que les voitures de police ne le repèrent et éveillant par sa conduite la méfiance de Brewer, il est temps de gagner l’intersection de Tenth street et de Patton boulevard. Après avoir passé Crawford street et tourné à gauche dans Patton, l’intersection est à quelques deux cent mètres environ. Mais auparavant, un dernier coup d’œil à la partie arrière du Texas Theatre et à l’allée qui mène tout droit à Patton Boulevard. Point de changement depuis ma dernière visite, cinq ans auparavant.<
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Une fois le véhicule en marche, quelques instants suffisent pour attendre l’intersection de 10th et Patton. La place occupée par le chauffeur de taxi William Scoggins est libre. J’en profite pour y garer ma "Chevy". William Scoggins s’était arrêté à cet endroit, au moment de la pause méridienne le 22 novembre. Le véhicule arrêté, j’en sors et décide de gagner l’autre côté de la rue pour prendre une photo "reconstitution". Occupé à "mitrailler", les voitures remontant Tenth street vers l’est en direction de Denver street échappaient à ma vigilance, sauf quand elles entraient dans le cadre du viseur.
Parmi les rares véhicules une voiture de police apparaît soudain. Elle remonte la voie à faible allure et m’ignore superbement. L’occasion est trop belle. Concentration extrême et double action sur le déclencheur de l’appareil de photos, on verra bien le résultat. Ne pouvant résister à vérifier, je constate que la chance m’a vraiment souri. Par hasard, je viens, à deux mètres près, de saisir l’ensemble intersection, emplacement de Scoggins et voiture de Tippit. La reconstitution est assez fidèle et ne peut réprimer un sentiment de grande satisfaction. Comme quoi, la chance est parfois au rendez-vous lors de repérage et investigation de cette sorte.
La matinée se termine sur une bonne note. Il temps de regagner "Big D" pour se restaurer rapidement.
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La matinée se termine sur une bonne note. Il temps de regagner "Big D" pour se restaurer rapidement. Le chemin du retour passe par 10th street, puis par Denver en virant à gauche et que l’on suit jusqu’à l’intersection de Denver et de 5th street. Après quoi, virage à gauche dans 5th street que l’on descend jusqu’à l’intersection de North Beckley avenue. Une fois dans North Becley avenue gagnée en tournant à droite, on prolonge jusqu’à l’intersection de Zang Boulevard. Ce parcours est intéressant. Il pourrait être celui qu’Oswald a emprunté pour se trouver dans 10th street, marchant vers l’Ouest, face à Tippit qui circulait dans la direction de l’est et de Denver street. La distance ne paraît pas très différente de celle relative au parcours supposé d’Oswald, tel qu’il figure dans le rapport Warren. Demain je reviendrai et effectuerai le parcours à pied, depuis le n°1026 de North Beckley.
Après un coup d’oeil au 1026, là où Oswald louait sa chambre au moment de l’attentat, on prend la direction de Dallas en virant à droite et en poursuivant tout droit vers downtown avec la skyline en toile de fond. Pour plus de clarté, il est possible de visualiser l’itinéraire sur Google Maps en tapant Dallas et Oak Cliff et en jouant sur la loupe.
Après un retour rapide à l’hôtel pour laisser la voiture, j’avale rapidement un sandwich, accompagné du traditionnel Doctor Pepper, avant de me rendre sur Dealey Plaza.
Auparavant, un petit détour par la poste principale de Dallas qui se dresse à l’intersection de Bryan street et d’Ervay street.
C’est là qu’Oswald loua une boîte postale en 1963.
C’est également là, au quatrième étage du bâtiment que la Commission Warren a procédé à ses premières auditions.
Après un retour rapide à l’hôtel pour laisser la voiture, j’avale rapidement un sandwich, accompagné du traditionnel Doctor Pepper, avant de me rendre sur Dealey Plaza.
Auparavant, un petit détour par la poste principale de Dallas qui se dresse à l’intersection de Bryan street et d’Ervay street.
C’est là qu’Oswald loua une boîte postale en 1963.
C’est également là, au quatrième étage du bâtiment que la Commission Warren a procédé à ses premières auditions.
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Quelques minutes plus tard, je reprends ma marche vers Dealey Plaza. Au cours de ma progression, j’en profite pour prendre un cliché de la Greyhound station sur Lamar street. C’est de là qu’Oswald avait pris le taxi pour rentrer chez lui à Oak Cliff, quelques minutes après l’attentat.
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Plus loin, l’Old Red Court House a fière allure. La cure de jouvence entamée quelques années plus tôt lui a été profitable. Le son de carillon de l’horloge est harmonieux même s’il diffère de celui de Big Ben à Londres, auquel je me suis habitué depuis mon séjour en Albion.
Un dépliant touristique de l’hôtel me revient en mémoire. Il insistait sur la richesse du musée désormais accessible au public. J’y passerai plus tard, en fin d’après-midi.
Pour l’heure, Dealey Plaza reste la priorité. L’ambiance est différente de celle de ce matin. Le vacarme des appareils de chantier de l’entreprise chargé de la rénovation du péristyle nord et de son bassin s’ajoute à celui de la circulation dense du milieu de journée. Dealey Plaza paraît défigurée avec le bassin vide où le bâtiment de brique rouge qui abritait le Texas School Book Depository en 1963, se reflète d’habitude. Parmi les gens présents sur la place et spécialement venus pour le 45ème anniversaire de l’attentat, certains dissimulent mal leur réprobation. Les travaux pouvaient attendre. D’autres, plus radicaux, vont jusqu’à dire que la ville l’a fait à dessein : "They did it on purpose".Passion quand tu nous tiens...
Immanquablement, le regard est attiré par le bâtiment de brique rouge qui abritait le Texas School Book Depository en 1963. Il trône toujours, isolé et sans âme. Seule la fenêtre entrouverte du cinquième étage et la caméra qui s’y trouve nous rappelle les vieux démons que Dallas voudrait bien exorciser à tout jamais. Lee Harvey Oswald se rappelle à notre bon souvenir. Il hante la place, certainement satisfait des questions et débats sans fin à propos de sa personne. Il a désormais sa place dans l’histoire.
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Ma première visite me conduit à nouveau au Sixth Floor Museum, avec l’espoir de gommer l’impression mitigée que j’avais eu cinq ans plus tôt.
En fait peu d’évolutions, si ce n’est le prix. Pour $13 contre $8 précédemment, un attirail audio est fourni au visiteur, avec les commentaires audio correspondant à la visite des lieux. Celle-ci doit s’effectuer dans le sens prescrit, sous peine de voir un décalage irréversible s’instaurer. L’ambiance n’a pas changé. Plutôt froide avec des agents de sécurité aux aguets. Interdiction formelle de prendre de faire des photos, même un petit instantané de Dealey Plaza de l’étage. J’ai poliment demandé l’autorisation de le faire, précisant bien que rien du musée n’entrerait dans le champ de vision, rien n’y a fait. Un "no" ferme et dissuasif m’est adressé en réponse. Ambiance...
Le contenu du musée est malgré tout intéressant. En particulier, de très belles maquettes de Dealey Plaza et du TSBD de l’époque. On a même droit à l’exposition du complet veston que portait James R. Leavelle, le détective qui se trouvait à la droite d’Oswald au moment où celui-ci fut abattu par Ruby. A l’instar de celle du "sniper nest" qui n’a pas changé depuis ma dernière visite en 2003, une disposition de cartons protégée par une enceinte de plexiglas a été disposée à l’endroit où le Mannlicher Carcano fut retrouvé, à l’ouest de l’étage, près de la cage d’escalier empruntée par Oswald. Malheureusement, celle-ci est inaccessible. Au bout de 45 minutes, la fin de la visite ne peut intervenir sans un passage à la boutique du musée. Cette dernière donne davantage désormais dans les breloques et autres T-sirts à l’effigie de JFK, au détriment des livres, moins nombreux qu’auparavant. Pas même un exemplaire du rapport Warren dans sa version "Unabridged" de janvier 2005). Un comble pour un endroit chargé de la promotion de la version officielle. L’excellent ouvrage de Dale K. Myers "With Malice : Lee Harvey Oswald and the Murder of Officer J. D. Tippit" est également absent. Ces deux ouvrages étaient disponibles auparavant. Une réédition, à l’occasion du 45 ème anniversaire, aurait été la bienvenue.
Des points positifs tout de même. Le non moins excellent ouvrage de Richard Trask "Picture of the Paine" était disponible. J’en ai profité pour renouveller le mien. Au poids de l’ouvrage, le gain en frais de port n’est pas négligeable. Egalement disponibles, des ouvrages de référence tels que "No more Silence" de Larry Sneed, "JFK : breaking the news" de Hugh Aynesworth, "The echo of Dealey Plaza" d’Abraham Bolden sur lequel je reviendrai plus loin et "Praise from a Future Generation" : The Assassination of John F. Kennedy and the First Generation Critics of the Warren Report" de John Kelin.
En sortant du musée, je me rends à nouveau sur Dealey Plaza pour faire qelques photos. Le piédestal utilisé par Zapruder est vide. C’est le moment d’en profiter pour faire quelques "travelling" à la caméra et quelques photos du "picket fence", de cet emplacement stratégique. L’exiguïté du perchoir m’a toujours frappé, sans en prendre les dimensions. C’est l’occasion de le faire. La valeur brute des mesures parle toujours. Effectivement la base du piédestal sur lequel avait pris place Zapruder et sa secrétaire Marylin Sitzman le 22 novembre 1963 suffisait à peine à les accueillir tous les deux.
vu du perchoir de Zapruder |
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Bien entendu, la vue du picket fence de l’emplacement où se trouvait Zapruder en 1963 n’a plus rien à voir avec l’environnement de l’époque. Outre les arbres actuels, il existait des arbustes supplémentaires qui ont disparu, au moment du goudronnage du parking qui était en terre, à l’époque. Il faut donc être très prudent avant d’en tirer une conclusion, quelle quelle soit. Autrement dit, sauf à nier l’évidence, i est beaucoup plus délicat de passer inaperçu, aujourd’hui qu’en 1963.
Cela dit, statuer sur la présence ou non d’un tireur en se fiant sur des impressions visuelles ou pire des déclarations de témoins confuses, qu’ils aillent dans le sens de la version officielle ou dans celui de la conspiration.
Si l’on exclue la preuve d’origine acoustique trop controversée et sujette à caution, mieux vaut opposer la thèse du "jet-effect" et celle du "bloodstain pattern identification" pour statuer de la présence d’un tireur à cet endroit. Encore que ces deux thèses se rejoignent sur ce point, comme l’a déjà montré Sherry Fiester. Nul doute qu’elle reviendra sur ce point lors de sa conférence de demain. Mais ceci est une autre histoire.
Profitant d’être sur place et de la luminosité favorable, je poursuis ma séance de prises de vue, en gardant à l’esprit certaines interventions sur le forum. Dans ce cadre je me dirige vers le "drain sewage" à l’extrémité nord-ouest du picket fence et qui aurait pu servir de cache, le jour de l’attentat.
La proximité de l’overpass rend la manœuvre de la grille peut discrète. Par ailleurs, en admettant que l’on puisse le faire en échappant à l’attention de l’entourage et sous réserve de modifications intervenues depuis 1963, il est impossible de s’en échapper, autrement qu’en soulevant la grille. L’endroit pouvait, dans le meilleur des cas, servir de cache passagère et rien d’autre, avec malgré tout le risque important d’être repéré. Avis personnel qui n’engage que moi.
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Revenant sur le trottoir nord d’Elm street, je gagne la plaque d’accès au dispositif d’évacuation des eaux en cas d’orage.
Cette place a fait l’objet d’une thèse selon laquelle un tireur se serait dissimulé à l’intérieur et aurait fait feu, à partir de la fenêtre d’évacuation des eaux venant de la rue.
Impossible de soulever la plaque, comme ce fut un moment possible. La plaque a été changée pour interdire son déplacement depuis qu’un maladroit s’y est sérieusement blessé.
De toute façon, les clichés parlent d’eux-mêmes. Il était impossible pour ce supposé tireur d’atteindre le Président qui se trouvait à l’arrière d’une limousine d’une longueur sans rapport avec la voiture qui apparaît sur la photo.
Hormis pour un éventuel guetteur et encore, il n’y avait aucun intérêt à placer un tireur.
Par conséquent, cette hypothèse ne mérite pas qu’on s’y attarde.
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déposé sur la plaque |
De là au triple underpass, il n’a que quelques pas. C’est l’occasion d’y aller et de le dépasser pour saisir un autre cliché destiné à montrer que, sauf aménagements spéciaux, la voie la plus naturelle pour accéder à la Stemmons freeway est d’emprunter Elm et non Main street. Rappelons que Garrison avait prétendu que le parcours devait initialement passer par Main et non par Elm, alors que rien au demeurant venait à l’appui de cette affirmation.
La bretelle de Stemmons est à la droite de la voiture. |
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Il aurait donc fallu que la limousine venant de Main "enjambe la "banane de séparation ou la contourne, ce qui dans ce dernier cas constituait une manœuvre délicate et peu satisfaisant du point de vue de la sécurité, étant le ralentissement inévitable induit par cette opération.
L’après-midi bien entamée, il est temps de gagner le musée qu’abrite l’Old Red Courthouse
L’ambiance est autrement plus détendue qu’au "Sixth Floor Museum". Là, point de "cerbère" qui empêche le visiteur de prendre un cliché, fut-il de l’extérieur. Le personnel de l’accueil m’indique même la fenêtre du 2nd floor d’où je pourrai prendre la meilleur vue possible de la place. Malheureusement, il n’est pas possible d’aller au 3rd floor occupé par les bureaux du personnel. C’est bien dommage. Un remake du film de Patsy Paschcall était bien dans mes intentions. Il faudra se contenter de l’étage inférieur.
En attendant, place à la visite du musée. Très peu de chose concernant l’assassinat mais un historique complet, vivant et bien fait de "Big D". A la fin de la visite qui prend une bonne heure et demi, on en sait beaucoup plus sur les étapes du développement de Dallas.
Une visite à recommander et à ne pas manquer pour qui se rend dans la ville. Et puis c’est une excellente occasion de sortir un peu de l’affaire JFK. Celà dit, il m’en fallait plus pour oublier de prendre quelques vues de Dealey Plaza et de Main street des fenêtres d’un des plus vieux édifices de la ville.
vue de l’Old Red Courthouse. |
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La photo de droite rend assez bien les dimensions réduite de la partie nord de Dealey plaza. Notez la proximité du bâtiment qui abritait le Texas School Book Depository en 1963.
A titre indicatif et pour bien fixer les idées, la distance entre l’intersection de Main/Houston et de Houston/Elm est de 65 m. (Mesure podomètrique vérifiée par GPS).
Croyez-moi, c’est vraiment très court.
Jeudi 20/11/2008 :
Une bonne partie de la journée sera consacré à Oak Cliff et à la zone du secteur 78, celui affecté à Tippit le matin du 22 novembre 1963.
Comme la veille, je débute ma journée par la visite du Laurel memorial où repose J.D. Tippit. Les indications données par Dale K. Myers sur le site consacré à J.D. Tippit sont bonnes. En les suivant à la lettre, le répérage est aisé.
Sur la route, je décide de faire un crochet par Elsbeth street et le n°602, là où Marina et Lee ont habité brièvement en 1962. Ils occupaient l’appartement n°2. Une clôture a été disposée autour de la résidence. La pancarte "proposed rezoning" accrochée à celle-ci indique que les jours de l’édifice sont comptés.
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Après ce bref arrêt, je reprends ma route vers le Laurel land memorial. Le cimetière se trouve dans la partie sud d’Oak Cliff. Il y a deux façons d’accéder à l’endroit où se trouve la tombe de Tippit. La plus commune est celle qui consiste à se garer sur le parking principal et de prendre l’allée la plus à gauche. Il suffit alors de la remonter sur 300 mètres environ avant d’atteindre le "carré des héros" où se trouve la tombe.
Arrivé au niveau d’un grand arbre sur la gauche, au pied duquel se trouve un banc de pierre et un petit carré d’arbustes, il faut alors passer à droite de celui-ci et se diriger vers la clôture. La pierre tombale de Tippit se trouve en bordure de la clotûre et du Laurel boulevard. Un peu plus loin, le long de la clôture, on aperçoit l’entrée de Laurel boulevard, l’autre point d’accès à cette partie du cimetière.
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La pierre tombale est sobre et discrète à l’image du personnage que fut J.D. Tippit. Impossible de ne pas se laisser gagner par l’émotion et l’envie de percer le mystère qui se cache derrière cette tombe : la raison qui l’a poussé à intercepter Oswald et aller ainsi au devant de la mort. En être réduit aux hypothèses indispose toujours autant, même 45 ans après. Après quelques minutes de recueillement, je regagne ma voiture songeur et plus ému que je ne l’aurais imaginé. "Devoted husband and father". Impossible de s’ôter l’épitaphe de la tête...
Cette première étape m’a conduit au sud d’Oak Cliff, non loin de la demeure de Tippit à Glencairn. Le temps de recaler le GPS, je mets en route et prend la direction du quartier où il habitait. Arrivé sur place, la maison où vivait Tippit en 1963 se trouve aisément. Le n°328 est toujours là, avec quelques modifications, en particulier les fenêtres du garage double. La maison est occupée. Par contre, l’absence de voiture à l’extérieur et à l’intérieur des deux parties du garage indique clairement que le maître des lieux est absent. C’est dommage...
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C’est là que J.D. Tippit a pris le dernier lunch préparé par sa femme Mary, à 11h45 en compagnie de son fils, le 22 novembre 1963. Aprés quoi, il signalait au dispatcher (coordonnateur général) de la police de Dallas qu’il rejoignait son secteur de patrouille, le n°78.
Je décidais de tourner et retourner dans le secteur répéré préalablement, à de nombreuses reprises, sur différentes cartes et documents. La première chose qui surprend, c’est la dimension du secteur. En conduisant soi-même, entre 20 et 30 miles de moyenne, on fait vite le tour du secteur. Plus étonnant encore est la vitesse avec laquelle on gagne Jefferson boulevard de la limite Nord-Ouest du secteur 78. Tout ceci pour dire qu’il est facile de se retrouver hors secteur, surtout si l’on est pris par l’observation de la route et des abords, comme devait l’être Tippit, dans l’exercice normal de sa patrouille. Très honnêtement, il est facile de se retrouver à l’extérieur du secteur, sans mauvaise intention, pour peu que l’attention se relâche. Au cours de ma route, je croise l’un des derniers endroits communiqués par radio par Tippit en réponse au dispatcher Murray Jackson qui venait de le contacter : Lancaster and Eight. Il était 12h54, quelques minutes avant sa mort...
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De la huitième rue au 1221 North Beckley, l’endroit où se trouvait le Dobbs House restaurant en 1963, c’est l’affaire de quelques minutes.
Mary Ada Dowling y travaillait alors comme serveuse. C’est elle qui rapporta plus tard, après l’effet le scandale que fit Oswald un matin, mécontent de la cuisson de ses "scrambled eggs" (oeufs brouillés). J.D. Tippit s’y serait alors trouvé également. Mais ce point est l’objet de polémiques et de contestations, pour le moins. La relation que l’on a prêté à Tippit et Dowling n’a fait qu’amplifier les débats.
Le restaurant de la chaîne Dobbs House n’occupe plus l’espace, aujourd’hui. Il a laissé la place à un point ou clinique vétérinaire, le "VET SHOP".
Une fois entré dans le local, une jeune femme m’accueille, intriguée par le port de mes appareils photo et autre caméra en bandoulière. Sa méfiance et son étonnement grandit au moment où je commence à évoquer l’ancien Dobbs House restaurant. Manifestement, elle n’est pas au courant. Heureusement, son patron vient à son secours et m’accueille gentiment. Contrairement à son employé, l’homme est bien informé et accepte d’engager la discussion, prenant sur son temps. Aprés avoir échangé nos connaissances sur l’épisode du Dobbs House restaurant, il ajoute quelque chose d’intéressant qui aiguise ma curiosité. Il me dit avoir revu Mary Ada Dowling il y a dix ans environ (vers 1998). Celle-ci était entrée dans son officine pour y acheter quelques produits vétérinaires. Elle lui avait alors raconté qu’autrefois, elle avait travaillé là comme serveuse dans le restaurant qu’y s’y trouvait. Mon interlocuteur en avait profité pour lui poser quelques questions et proposer d’évoquer ses souvenirs de l’époque et de cette fameuse semaine de novembre 1963.
Mary Ada Dowling lui avait confirmé qu’Oswald avait bien fait ce scandale à propos des ouefs brouillés, le 20 novembre 1963. Elle était très ferme sur ce point. Elle lui avait également dit qu’Oswald n’avait pas l’habitude de faire une telle commande. C’était tout à fait inhabituel. D’ordinaire, il se contentait d’un café.
Avant de prendre congé mon interlocuteur ajoute qu’il est possible que Mary Ada Dowling vive encore, même si, comme de nombreux témoins de l’époque, elle doit être assez âgée aujourd’hui.
Il ajoute également, à propos de l’ex Dobbs House resataurant, que la présence de petiits restaurants de ce type en 1963 était fréquente. Le développement des chaines de "fast-food" n’était pas alors du niveau d’aujourd’hui et les résidents avaient besoin de ce type de petites structures. C’est vrai que les dimensions des locaux surprennent, au moment où l’on pénètre à l’intérieur (moins de 100 m2 de surface au sol).
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Cela dit, la chaîne Dobbs House existe toujours, comme on peut le constater par ailleurs Dallas, en dépit de la disparition de celui du 1221 North Beckley.
Il est 12h30 au moment où je ressors du VET SHOP. Après avoir fait quelques clichés, je regagne mon véhicule pour mettre rapidemen de l’odre dans les notes que je viens de prendre. Mon interlocuteur n’avait pas souhaité que je l’enregistre à l’aide de mon dictaphone.
Quelques minutes plus tard, le sandwich préparé le matin avalé, je décide de profiter du petit parking où je me trouve pour continuer mon exploration de la zone, à pied. Pour paraître plus naturel je laisse mes appareils de prises de vue dans la malle et ne garde sur moi que mon dictaphone. Auparavant, je prends une dernière photo, de manière à garder en mémoire la proximité de l’ex Dobbs House restaurant du 1026 North Beckley.
du 1026 North Beckley |
La proximité suggérée par l’objectif se vérifie par l’expérience. Moins de 4 minutes suffisent pour atteindre l’ancienne rooming house d’Oswald.
Celle-ci a toujours fière allure, comme en novembre 2003. A croire que le poids des ans n’a pas de prise sur elle.
Du 1026 North Beckley, j’attends 13h03 pour me mettre en route vers 10th street, là où Tippit a trouvé la mort. Mon but est d’évaluer le temps nécessaire pour me rendre sur place, suivant l’itinéraire parcouru la veille en voiture. De l’allée piétonne, devant l’ex rooming house d’Oswald, je me mets en route en adoptant une marche rapide (a brisk pace). Je tourne immédiatement dans 5th street et remonte la rue, jusqu’à l’intersection de North Denver street. La rue est discrète, beaucoup moins passante et fréquentée que North Beckley avenue que je viens de quitter. Une fois l’intersection de 5th street et de North Denver street atteinte, je tourne à droite en direction sud et entame ma progression dans North Denver street. Au bout de 300 mètres j’arrive au croisement de Eight street et de North Denver street. Ne quittant pas la rue et une fois Eight street dépassée, j’oblique vers le Sud Est sur 100 mètres et atteint l’intersection de North Denver street et de Ninth street. J’approche du but. 100 mètres plus loin j’arrive au croisement de North Denver street et de 10th street. Je traverse 10th street et gagne le trottoir sud de la rue, celui emprunté par Oswald, d’après les observations des témoins qui ont tous vu Oswald se diriger vers l’Ouest de 10th street. Arrivé au point où Oswald fut arrêté par Tippit, j’arrête mon chronomètre. J’ai mis exactement 12 minutes 25s, soit une moyenne de 5,71 km/h pour parcourir une distance de 1210m (1,2km), ce qui est cohérent avec ma planification GPS qui m’annonçait 12 mn 42s. A ma montre il est 13h 15mn 25s. Je reste cohérent avec la conclusion de la commission Warren qui situe le meurtre de Tippit.
Avantage de l’itinéraire :
– cohérence avec les observations des témoins qui ont vu Oswald progresser vers l’Ouest face à la voiture de Tippit qui remontait 10th street en direction de l’Est.
– moins de risque d’être aperçu, en particulier sur les 750m qui séparent le 1026 North Beckley de l’intersection de North Crawford street et de East 8th street.
Inconvénient de l’itinéraire :
– parcours un peu plus long 1210m contre 1070m pour le parcours supposé par la Commission Warren.
Retour ensuite vers le 1026 North Becley en flanant, de façon à récupérer un peu. Une fois sur place, je décide de refaire le parcours, tel que la Commission l’a reconstitué. Rapellons que le parcours imaginé par la Commission Warren reste une hypothèse, puisque celle-ci a pris la précaution d’écrire dans son rapport "assumed movement" pour le trajet qui a conduit Oswald sur 10th street.
Je déclenche mon chrono à 14h15. Je débute par remonter (le terme n’est pas exagéré vu la pente) North Beckley en direction de l’intersection de North Crawford et East 8th street. Il me faut 8mn 05s pour accomplir les 750m. Après qui, 1 minute suffit pour gagner le croisement de North Crawford street et de 10th street distant de 150m. Il ne reste plus qu’a remonter 10th street vers l’est sur 170m pour atteindre l’emplacement du meurtre de Tippit en 1mn15s. Au total, il m’a donc fallu 10’20s pour accomplir les 1070m (1,07km), à une moyenne de 6,21 km/h. Il est 14h 25mn 20s.
Si j’avais débuté ce parcours à 13h03, je serai arrivé sur place à 13h 13mn 20s.
Avantage de l’itinéraire :
– chemin plus court,
– gain de temps (2mn 22s),
– cohérence accrue avec l’heure du meurtre de Tippit, selon la Commission Warren
Inconvénient de l’itinéraire :
– personne n’a vu Oswald dans North Beckley, une rue fréquentée.
– en complète contradiction avec les témoins qui ont vu Oswald venant se dirigeant vers l’ouest en provenance de Denver street.
Par conséquent, au terme de cette petite expérience personnelle, j’en suis arrivé à la conclusion que le timing de départ d’Oswald du 1026 North Beckley et l’heure du meurtre de Tippit sont des éléments plus dimensionnants. Tant que l’on ne pourra pas statuer à la minute près sur ces deux points clés, on se perdra en conjectures. L’heure de départ d’Oswald, de l’emplacement de l’arrêt de bus n’est pas connu avec exactitude. Il n’y a pas non plus accord sur l’heure exacte du meurtre de Tippit.
Pourtant, Oswald a bien tué Tippit. Les preuves matérielles et les témoignages sont accablants.
Alors, il n’y a qu’une façon de tout faire coïncider, à mon humble avis. Oswald a du être pris en charge par un quidam qui n’a pas souhaité se faire connaître, suivant le premier itinéraire et qui l’a déposé sur Denver street, non loin de 10th street.
Bien entendu, cela n’engage que moi.
Vendredi 21/11/2008 :
Cette journée sera entièrement consacré à l’écoute des différents conférenciers qui vont se succéder à la tribune du symposium annuel organisé par JFK Lancer depuis plus de treize ans maintenant.
Cette année, le plateau est intéressant. Organisée dans les locaux du prestigieux Adolphus hotel sur Commerce street, la distribution des locaux utilisés facilitent les échanges. Attenant à la salle de conférence proprement dite, un espace de vente permanent de livres. A des tables les auteurs en personne, dédicacent leur ouvrage, avant de gagner pour la plupart d’entre eux la tribune et y faire leur exposé. Dans le prolongement deile l’espace vente quelques fauteuils offrent la possibilité de converser avec les différents intervenants ou écrivains, quand ils sont libres et quand on a la chance d’être le premier à chercher à les intercepter. Quelques fois, il faut sarifier une partie de la conférence pour parvenir à ses fins.
Arrivé de bonne heure, le premier à occuper l’une des tables de dédicace n’est autre que Jim Bowles. Il vend son ouvrage "JFK the missing file". Après lui avoir acheté son ouvrage, je profite du fait de ne pas être pressé par d’autres pour engager la discussion sur le sujet des bandes du DPD qui me tient particulièrement à coeur. La discussion est cordiale, sans être chaleureuse cependant. Je lui dis que j’attendrais d’avoir lu son ouvrage, avant de le contacter, s’il n’y voit pas d’nconvénients. Aimablement il m’invite à le faire. Affaire à suivre. A 8h45, Dick Russell (The man who knew too much)démarre le premier avec la présentation de son nouvel ouvrage : On the trail of the JFK assassins. Il en sera ainsi toute la journée avant la soirée et le banquet traditionnel. Entre temps, des moments forts à la tribune. L’intervention la plus émouvante étant sans contestation possible, celle d’Abraham Bolden, premier noir membre du Secret Service en 1963 et qui sera injustement condamné à 6 ans de prison en 1964 pour une histoire de corruption révélée par un accusateur qui avouera plus tard avoir menti. Bolden raconte tout ça dans son livre : "The echo from Dealey Plaza"
Le tort de Bolden avait été d’avoir osé exposer et d’aborder des problèmes de négligence et de conduite inconvenante de membres du Secret Service dans l’exercice de leurs fonctions, avant et après l’attentat de Dallas. Une histoire poignante et révoltante, narrée avec émotion et sobrité par un homme droit et respectable. Une standing ovation accompagnée de longs instants d’applaudissements marqua la fin de son intervention. Ce fut le seul à avoir droit à cet honneur pendant les 2 jours et demi de conférences.
Lors d’une pause, je profite qu’elle n’est accaparée par personne pour discuter avec Beverly Oliver. Elle est là pour vendre son livre "Nightmare in Dallas". Bien que je l’ai déjà, je lui en achète un, ne serait-ce que pour avoir une dédicace, ce qu’elle fait de bonne grâce. Le personnage est avenant et sympathique. J’en profite pour improviser un interview et lui poser les questions les plus réccurentes à son encontre. Les réponses sont directes, sans détour.
J’y reviendrai par ailleurs, dans une page à venir.
Le soir venu, le banquet traditionnel se déroule selon le rituel bien huilé. Parmi les personnalités présentes, on note H.B. McLain et le Docteur McClelland. Personnages attachant, ils se répondent gentiment aux questions.
Vers 22 heures, clap de fin. La première conférence débute à 8h30. Il est temps de récupérer un peu.
Samedi 22/11/2008 :
Cérémonie de commémoration
La journée est principalement marquée par la cérémonie de commémoration sur Dealey Plaza. Auparavant, deux interventions sont prévues. L’une d’elle a été bien programmée, juste avant de se rendre sur Dealey Plaza. Jerry Dealey revient suur l’histoire de Dealey Plaza avec photos à l’appui de l’époque et l’évolution intervenue depuis.
Jerry Dealey est natif de la ville et membre de la famille Dealey qui a donné son nom à la place et qui était le Dallas Morning News. Historien, Jerry Dealey a écrit un livre (D in the Heart of Texas)dans lequel il revient sur l’histoire de Dallas, des Dealeys, de Dealey Plaza et du Dallas Morning News.
Vers 11h00, l’assemblée se dirige lentement vers Dealey Plaza pour la commémoration de l’assassinat.
Arrivé sur place, on ne peut s’empêcher de jeter un regard en direction de la fenêtre du coin sud-est. ce n’est pourtant pas la première fois. Mais c’est ainsi.
La foule est moins nombreuse qu’en 2003 mais assez importante, 150 personnes environ. Les petits drapeaux français déposés parmi d’autres au pied de la "landmark" montrent que je ne suis pas le seul français présent. Malgré tout, je ne rencontrerai pas ces compatriotes.
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Le Grassy Knoll ne suffit pas à accueillir tout le monde.
Comme toujours, une assemblée hétéroclite peuple les lieux. On reconnaît rapidement les figures ou légendes de l’affaire. Robert Groden a pris place non loin du promontoir surlequel Zapruder était monté quelques 45 années auparavant. Inlassablement, il vend sa production et se prête de bonne grâce au jeu des questions/réponses, tout en dédicant ses ouvrages. Il y a quelque chose de pathétique dans sa démarche, un peu de la vedette tombée de son piédestal éphémère des seventies, réduit à cette vente à la sauvette pour survivre. Mais l’homme est avenant et attire la sympathie.
Plus loin, une ancienne gloire du DPD raconte pour la énième fois l’arrestation d’Oswald au Texas Theatre, interpellation à laquelle il n’a pas pris part personnellement. Il ne trompe que les simples curieux. Les autres reconnaissent ses talents de conteur, tant on a l’impression d’y être.
Aux abords du podium dressé par JFK Lancer pour l’occasion, on reconnaît les têtes des futurs intervenants. Ceux qui, comme chaque année vont meubler les moments avant 12h30. C’est le côté déplaisant de la célébration. Ce mélange de promotion et d’interventions personnelles avant le recueillement a quelque chose de déplaisant. Le sentiment de dégoût éprouvé cinq ans plus tôt revient.
Arrive enfin l’instant tant attendu. Beverly Oliver entonne alors le chant traditionnel "An Amazing Grace". Emouvante et sincère, elle chante "a cappella" dans un silence impressionnant, juste troublé par les bruits lointain de la ville. A quelques pas d’elle, son mari Charles Messagee l’observe du coin de l’oeil, discrètement comme toujours, admiratif aussi. Sa fille Peebles est à la sono, modulant l’amplificateur pour éviter toute distorsion désagréable pour l’ouie. Peebles ne se départit jamais de sa moue, un tantinet boudeuse. Difficile d’exister auprès de cette légende de mère.
Une fois la célébration terminée, les interventions au micro se poursuivent. John Kelin fait preuve de sobrité et d’élégance dans son propos, alors que Jim Marrs donne dans la provocation et l’outrance, comme toujours. Vers 13h15, il est temps de retourner assister aux deux conférences programmées pour la journée. La première est donnée par Jim Marrs qui présente son nouvel ouvrage "The rise of the Forth Reich". Tout est dit dans le titre. l’intervention est de la même veine. Sans intérêt. C’est mon avis.
Beaucoup plus prenante est celle d’Aubrey Rike. Après celui d’Abraham Bolden, c’est l’autre moment fort de ce symposium. Employé par la compagnie "O’Neal Funeral Home & Ambulance Service", Aurrey Rike était au Parkland Hospital. Il était chargé de disposer le corps du Président dans le cercueil. Il assista de son mieux la "First Lady" dans cet instant douloureux, du mieux qu’il a pu, avec tact, essayant de lui procurer un semblant de réconfort. L’homme est discret et sobre dans son propos. Colin Mc Sween l’a aidé à la mise en forme de son livre et à raconter son histoire, celle qui l’avait placé malgré lui au centre d’un moment historique. Bien loin des théories fumeuses et polémiques de toutes sortes, cet ouvrage sonne comme un rappel à l’essentiel : les valeurs humaines. Achetez et lisez son livre "At the door of Memory". Vous ne le regretterez pas.
Soirée au Texas Theatre :
A la fin de ces deux interventions, je retrouve deux de mes amis de DPUK, l’anglo italienne Francesca et Mark, canadien d’origine hollandaise et vivant en Angleterre. Nous illustrons parfaitement l’internationalisation de l’organisation, entamée quelques années plus tôt par l’autre Mark, californien de son état et qui a déjà quitter la salle de conférence. Au cours de la conversation, on vient à évoquer le Texas Theatre. Mark évoque la séance du film de ce soir et aimerait bien y assister. Pas pour le film qu’il a vu à maintes reprises mais pour pénétrer à l’intérieur de la salle. Quarante cinq ans après, jour pour jour, à quelques heures près, l’instant serait historique. Laq passion de Mark est manifeste et communicative. J’ai beau lui faire observer que les places ont du être prises d’assault, rien n’y fait. Allons-y, on verra bien, suggère t-il. OK Mark, you’re right ajoute Francesca. Mes dernières réticences tombent. Nous convenons de nous y rendre une heure avant la séance qui doit débuter à 19h. Je propose à Francesca et Mark de les y conduire. Quinze minutesplus tard, nous faisons route vers le Texas Theatre et West Jefferson boulevard.
Arrivé sur place, nous n’avons aucune difficulté pour garer le véhicule. La place vis à vis l’ex Hardy’s shop de Brewer, devenu depuis Liz Bridal comme nous l’avons vu plus haut, est libre. Je m’y glisse.
Quelques pas nous séparent de l’entrée du Texas Theatre. Moins d’une minute plus tard nous sommes dans l’entrée.
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La porte est ouverte et nous pénétrons aussitôt à l’intérieur. A quelques pas de la porte d’entrée, une jeune femme et son collègue s’active. Ils font partie de l’équipe chargé de la restauration et de la préservation des lieux. Nous sympathisons. Ils sont étonnés que nous soyons venus de si loin. Leur curiosité et leur étonnement les poussent à continuer la conversation. Ils nous rassurent alors. Aucun souci pour avoir des places puisque c’est en fonction des arrivées à partir de 18h30. Plus qu’une demi-heure ! Ne doutant de rien, nous leur demandons s’il est possible de visiter la salle. Aucun souci. Ils nous laissent aller et venir où bon nous semble. Ils nous demandent juste de prendre garde à l’étage car certains endroits ne sont pas très "safe". Il nous en faut plus pour nous arrêter. Après un coup d’oeil dans la salle et vers le siège qu’occupait Oswald, Mark et moi partont explorer l’étage, alors que Francesca prend place sur le fauteil en question, bien décidée à ne laisser la place pour rien au monde. Le seul bémol, le faible éclairage, peu propice aux photos. Seule la caméra, réglée au maximum de sensibilité est opérante. Qu’importe. L’essentiel est d’être là.
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Laissant notre collègue à ses rêveries sur le siège occupé par Oswald 45 ans auparavant, Mark et moi partons à la découverte de l’étage. Nous en profitons pour fixer dans l’objectif des instantanés de l’entrée et du kiosque à billets, vus de l’intérieur, du rez-de chaussée et de l’étage. Le kiosque était la place de Julia Postal en 1963. Cette dernière avait déserté son poste, et se trouvait sur le trottoir en train d’observer le ballet des voitures de police aller et venir. Oswald avait pu alors se faufiler et entrer, à son insue, par la porte de droite. Malheureusement pour lui, John Calvin Brewer, le manager du magasin "Hardy Shoes" (aujourd’hui Liz Bridal) l’avait suivi.
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Empruntant l’escalier qui mène au balcon, notre première surprise est de constater à quelpoint le balcon est vaste. Malheureusement, il fait trop sombre pour prendre un film ou un cliché. Beaucoup de travail reste encore à faire pour une réhabilitation complète. Mais l’équipe de restauration est active. Poursuivant notre chemin, nous entrons dans le local de projection de l’époque. L’endroit est désaffecté pepuis un certain temps. La projection des films se fait au niveau inférieur. La projection du dernier fim de l’endroit où nous sommes doit dater.
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Les appareils et autres cassettes de rangement des bobines de film datent d’une époque révolue, probablement très proche de l’époque de l’assassinat.
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Après ce retour vers le passé nous regagnons le parterre et notre amie qui nous attend. Juste avant la séance, une jeune polonaise prend place derrière nous. Elle a quitté sa Pologne natale et travaille en Californie. Elle nous dit avoir économisé pendant un an avant de faire le voyage pour Dallas. C’est une passionnée de l’affaire. Ca se voit après quelques échanges. Elle s’intéresse au meurtre de Tippit et au timing d’Oswald. Elle me dit avoir effectué le trajet supposé par la Commission Warren. Elle est parvenue à le faire, mais en arrivant complètement essoufflée. Pourtant, en pleine force de l’age et svelte, elle avait tout pour réussir le parcours dans le temps idouane. Au fil de la discussion, nous tombons d’accord pour convenir que le problème ne réside pas dans le temps mis à parcourir la distance mais dans deux points clefs évoqués plus haut : l’heure de départ d’Oswald et l’heure du meurtre de Tippit.
Le début du film stoppe la discussion. Place maintenant à un spectacle vu et revu. Plus de deux heures ont passées, au moment où le film prend fin. Il faut se résoudre à quitter l’endroit. Derniers coups d’oeil et vifs remerciements à l’adresse des deux personnes de l’équipe de restauration qui nous ont si gentiment accueillis,avant de regagner le véhicule.
Nous décidons de refaire le chemin inverse d’Oswald en voiture. Après avoir fait un demi-tour complet au niveau du Top Ten Records pour remonter Jefferson boulevard vers l’est, nous coupons successivement, Zangs boulevard, North Beckley avenue, North Crawford street, avant de tourner vers la gauche dans Patton boulevard. Après quoi, un virage à droite à l’intersection de 10th street nous conduit sur les lieux du meurtre de Tippit où nous marquons un bref arrêt, sans descendre du véhicule. Quelques instants plus tard, je redémarre et montre à mes collègues l’itinéraire effectué à pied le matin par North Denver street, histoire d’’alimenter la discussion pour le reste du trajet.
Arrivé au carrefour de Zangs boulevard et après un dernier regard vers le 1026 de North Beckley avenue, je poursuis sur North Beckley vers l’ouest pour montrer l’ex Dobbs House restaurant à mes collègues. Après quoi, décision est prise de regagner notre hôtel. Il est tard et il est déjà demain.
Dimanche 23/11/2008 :
La journée est occupée par les dernières conférences et les discussions à bâtons rompus entre participants et les conférenciers.
Profitant de l’éclairage plus favorable, je retourne sur Dealey Plaza prendre quelques clichés, à partir des indications données la veille par Jerry Dealey.
En particulier, la place où Bull Wesley Frazier avait parqué son véhicule, le matin de l’attentat. La distance de deux blocs environ m’avait toujours paru importante sur les "exhibits" de la Commission Warren. Sur place, en dépit de l’évolution intervenue depuis les faits, l’appréciation de la distance s’avère juste et le cliché ci-dessous rend bien l’impression que l’on peut avoir sur place.
du véhicule de Frazier |
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Lundi 24/11/2008 :
Ma dernière journée pleine est déjà là. Demain, en fin de matinée, il me faudra quitter "Big D". La journée va être mise à profit pour terminer le programme que je m’étais fixé avant de partir.
Dès le début de la matinée, je me concentre sur l’ex City Hall et ses abords. Après quoi, je me rends à l’emplacement de l’ex agence de la Western Union, là où Jack Ruby s’est rendu le matin du 24 novembre 1963, juste avant d’assassiner Oswald.
vu de Commerce street |
vu de Main street |
Après quoi, je me rends à l’emplacement de l’ex agence de la Western Union, là où Jack Ruby s’est rendu le matin du 24 novembre 1963, juste avant d’assassiner Oswald.
de la Western Union |
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L’agence de la Western Union a disparue. Une redistribution des locaux est intervenue et le n°2034 d’aujourd’hui a "absorbé le n°2036, siège de l’agence en 1963.
Sur le cliché de droite, on note la proximité du City Hall et de la rampe d’accès au sous-sol donnant sur Main street.
Une trentaine de secondes suffisent pour couvrir la distance. En revanche, y pénétrer sans être vu paraît délicat, pour le moins. De retour vers l’entrée de la rampe d’accès au sous-sol, l’impression se vérifie. J’aimerais tant qu’une voiture en sorte pour me rendre compte de la place prise par la voiture et de la difficulté pour quelqu’un de se faufiler. En attendant, je prends un cliché de l’opposé de la rue. Une voiture s’y trouve. A peu de chose près elle est à la même place que celle occupée par le chauffeur de taxi Harry Tasker quelques 45 ans plus tôt. Tasker avait l’oeil rivé sur l’entrée, attendant que son journaliste de client en sorte, pour le conduire ensuite à toute vitesse à la prison du Comté et permettre à son client d’être sur place, au moment de l’arrivée d’Oswald, en provenance du City Hall.
Tasker a dit ne pas avoir vu quelqu’un passer l’entrée, à l’heure à laquelle Ruby est supposé l’avoir fait.
La proximité de la voiture donne du crédit à la version de Tasker. D’autant qu’il n’est pas le seul. Vaughn qui était en chage de la garde de la porte a toujours maintenu qu’il n’avait jamais vu entrer Ruby, qu’il connaissait, par la porte.
taxi de Tasker |
La photo est prise de l’entrée de la porte d’accès à la rampe.
Las d’attendre, je décide de m’en retourner . En passant devant la porte d’accès principale de l’exCity Hall, je décide de tenter le tout pour le tout et de demander la possibilité de visiter le sous-sol. Arrivé à l’intérieur, un poste de filtrage avec passage des effets personnels au rayon X indique clairement, si besoin était que l’on n’ entre pas facilement.
Je m’adresse alors au personnel en faction et lui fait part de mon souhait. "Aucun problème" me dit-il. Il vous suffit d’aller au nouveau City Hall, de revenir ici avec une autorisation écrite et quelqu’un vous conduira au sous-sol.
Inquiet de la durée que pourrait nécessiter une telle demande, celui-ci m’assure que c’est l’affaire de 10 mn, ajoutant en riant bruyamment que cela me prendra plus de temps pour m’y rendre à pied.
Rassuré et gonflé à bloc, je me mets en route, en suivant les indications données par l’homme de faction et éviter ainsi de perdre du temps.
Le nouveau City Hall est à la périphérie est de downtown. Le bâtiment est reconnaissable à sa forme de bateau.
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A proximité du nouvel édifice, un Memorial a été érigé en hommage aux officiers de police morts dans l’exercice de leurs fonctions, depuis la création de la police de Dallas, comme l’indique la plaque disposée à l’une des extrémités de la structure.
Parmi les noms des officiers de police figure celui de J.D. Tippit.
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Une fois les photos prises, j’entre dans le bâtiment et me dirige vers l’accueil. Après quelques secondes d’étonnement en réaction à ma demande, l’homme m’envoie à un étage. Une fois sur place, la jeune femme qui m’accueille me dit de voir avec le département de la sécurité, dans une autre aile du bâtiment à un étage différent, bien entendu. Elle insiste bien sur la couleur de l’ascenseur. Ma surprise devant son insistance sera de courte durée. Sa précision était utile. Chaque aile comporte de longues allées et les étages sont desservis par des ascenseurs aux portes de couleurs différentes. C’est une aide très précieuse, acr il est facile de se perdre et de tourner en rond.
Arrivé au département de la sécurité, l’homme de permanence me sourit et me dit que l’on m’a mal renseigné. C’est le département des relations extérieures qui traitent de ça. Cela paraît d’une logique implacable.
Depuis mon départ de l’ancien City Hall près d’une heure s’est écoulée...
Arrivé dans l’antre du bureau idouane, je tombe sur quelqu’un qui me dit que c’est bien ici. Ouf !
Toutefois, il me faut encore patienter. Son patron est actuellement occupé, mais il m’assure qu’il s’occupera de moi, dès qu’il aura raccroché.
Deux minutes plus tard, une personne avenante et dynamique se présente. C’est le boss en question. Je lui dis que je suis un passionné de l’affaire JFK, auteur d’ouvrages sur le sujet et que je souhaiterais visiter le basement où Oswald avait été abattu par Ruby et la prison où l’assassin présumé de JFK avait été incarcéré. J’ajoute que je me suis déjà rendu à l’ancien City Hall qu m’a renvoyé ici pour obtenir une autorisation écrite.
Efficace, il me dit qu’il y a plus simple et qu’il va prendre contact avec une de ses relations sur place, lui demandant de me prendre en charge. Le temps de donner un coup de fil accompagné d’un mail de confirmation, il me demande de patienter encore un peu. Quelques instants plus tard. Il me tend une feuille sur laquelle figure le nom de la personne qui va me prendre en charge, une fois arrivé sur place. Il me donne également sa carte et m’invite à ne pas hésiter à le contacter au mondre problème. Je le remercie chaleureusement et me remet en route vers l’ancien City Hall.
Un quart d’heure après, me voilà à nouveau à l’intérieur du City Hall. Très rapidement, la personne chargée de m’accueillir arrive et m’invite à le suivre pour gagner le sous-sol, avant de poursuivre vers la cellule qu’occupa Oswald puis Ruby en 1963.
Inutile de dire l’état d’excitation dans lequel je me trouve.
Arrivés à l’ascenseur, nous entrons et nous dirigeons vers le sous-sol. Le parking sous-terrain est moins grand que je ne l’imaginais. Occupé à filmer, j’entends soudain le rouleau mécanique de tôle de la porte d’accés à Main street s’ouvrir. Je soppe net mon travelling du sous-sol pour pointer ma caméra vers l’entrée. Une fois le rideau métallique levé, une voiture se présente et descend la fameuse rampe, bien courte, elle aussi.
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Notez la taille de la voiture par rapport à la rampe. Considérant que la taille et l’encombrement des voitures américaines a diminué depuis l’époque, un véhicule de 1963 occupait encore davantage d’espace. Il était encore plus difficle de se faufiler entre le mur et la voiture, sans être remarqué, ce que Ruby aurait fait, comme le dit la Commission Warren dans son rapport.
Une fois le véhicule passé, je reprends mon "mitraillage" à l’aide de ma caméra.
La parking du sous-sol | Endroit où Oswald fut abattu | l’ascenseur emprunté par Oswald |
La porte vitrée n’existait pas à l’époque. La photo est prise de l’endroit où Ruby attendait l’arrivée d’Oswald. Will Fritz se trouvait légèrement à gauche du plot rouge sur la photo. Oswald encadré par deux détectives accéda au sous-sol par un de ces deux ascenseurs.
Quelques instants plus tard, nous poursuivons notre visite vers la cellule, en empruntant l’ascenseur de droite.
L’accès à la cellule occupée par Oswald se fait par un escalier. Après quoi, on tourne à droite dans un couloir et à nouveau encore un peu plus loin.
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Pénétrer à l’intérieur de ce qui fut l’univers d’Oswald pendant une partie de week-end est quelque chose de spécial. Les mots manquent pour décrire l’impression que l’on ressent. Ce n’est pas tous les jours que l’on entre dans ce genre d’endroit. Difficile de ne pas penser à Jack Ruby qui pris sa place dans cet endroit sordide.
Le système de verrouillage et sa manette de commande est impressionnante, effrayante même, bien dans le ton de cet univers glauque.
En redescendant, mon guide me fait passer par la cantine de l’époque. L’endroit est de la même veine...
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Pour finir, mon guide me fait ressortir par la rampe et laisse la porte métallique ouverte, le temps de me laisser prendre un cliché. Sympatique et et prévenant, je garderai un excellent souvenir de lui et de ma visite dans un autre lieu de Dallas, chargé d’histoire.
La rampe vu de l’extérieur | La rampe vide | Homme à l’échelle de la rampe |
journée fut intense et riche, bien au-delà de mes espérances.
Il ne me reste plus qu’un challenge à relever. Prendre une photo de Dealey Plaza de l’un des étages de l’ex Dal-Tex.
Ce sera pour la dernière matinée de demain, juste avant de rejoindre l’aéroport de Dallas Fort-Worth.
Lundi 24/11/2008 :
Les valises rapidement bouclées, je me rends sur Dealey Plaza dès 9 heures. A peine arrivé, je me rends au 501 Elm street qui n’est autre que l’ancien Dal-Tex de 1963. J’entre par la porte donnant sur Elm et m’adresse au vigile chargé de la sécurité de l’immeuble. Je lui explique que je souhaite prendre une photo de Dealey Plaza du deuxième étage de l’immeuble.
Aucun problème ! Allez au 5th floor (3ème étage) car une entreprise occupe le 3rd floor (deuxième étage).
Le temps de prendre l’ascenseur et me voilà à pied d’oeuvre. Malheureusement la porte au local où se traite la communication n’est pas encore ouvert. Apercevant des gens un peu plus loin, je leur demande l’heure d’ouverture du département, en leur expliquant la raison de ma visite.
Parmi eux, un jeune homme me dit de descendre au 4th floor (3ème étage) et d’entrer dans l’espace laisser libre récemment par une entreprise. Il me précise que la porte d’entrée est toujours ouverte et que je n’aurai aucune difficulté à gagner l’une des fenêtre donnant sur Dealey Plaza.
Après de vifs remerciements, je descends rapidement et entre sans problème dans l’espace libre. Deux fenêtres, côtes à côtes, offrent un panorama identique sur Dealey Plaza.
Il ne reste plus qu’à mettre en route la caméra.
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Notez le pilier du Triple overpass et l’endroit où se trouvait James Tague. L’alignement avec la fenêtre est frappant. De l’étage inférieur, ce doit être encore plus démonstratif. On comprend que certains se soient intéressés à cette hypothèse, pour expliquer le premier coup de feu râté et le ricochement de la balle sur la chaussée qui aurait pu la dévier au point d’aller frapper la bordure de trottoir près de laquelle se trouvait Tague.
Je repense également au propos de Larry Hancock deux jours auparavant dans son exposé "Dal-Tex mysteries". J’y reviendrai ultérieurement dans une autre page à paraître.
Avant de regagner mon hôtel, je remonte Elm street pour saisir l’image qu’a du voir Oswald au moment d’intercepter le bus de Cecyl McWatters. La fréquence de passage des bus du DART (Dallas Area Rapid Transit) est telle qu’il ne m’est pas nécessaire d’attendre très longtemps. La distance parcourue par Oswald dans Elm estimée par la Commission Warren est de 7 blocs environ. Ce qui me conduit à l’intersection de Field street. Un bus se présente alors et il ne me reste plus qu’à déclencher.
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Quelques heures plus tard, je descends Elm street et m’arrête aux feux tricolores à l’intersection de Elm et de Houston. Peu après, je redémarre et descends Elm jusqu’à l’overpass . Dieu que la distance est courte. Si seulement Greer avait eu la présence d’esprit d’accélérer... On ne refait pas l’histoire.
Après quoi, je prends la bretelle de Stemmons et gagne le "rental park" de l’aéroport. En route, un dernier regard vers le Parkland Hospital, dernier rappel de l’affaire qui m’a conduit à efectuer ce deuxième voyage à Dallas. Certainement pas le dernier.