JFK L’assassinat les questions
Dallas 22 novembre 1963

Site dédié à l’assassinat du Président Kennedy et à l’étude des questions sans réponse pleinement satisfaisante près de 60 ans après les faits.

PETTY Charles S.

par Pierre NAU

Avertissement : La traduction de ce témoignage est ma propriété exclusive. Ils ne peut être reproduit totalement ou partiellement sans mon autorisation.


Docteur Petty
Oui.
Merci, vous pouvez vous asseoir. Monsieur Blakey.

Monsieur Blakey.
Il serait maintenant opportun, Monsieur le Président, de commencer à interroger le Docteur Petty.

Le Président Stokes.
Le bureau accueille Monsieur Preyer de la Caroline du Nord.

Monsieur Preyer.
Merci Monsieur le Président. Bonjour, Docteur Petty. C’est bien de vous avoir aujourd’hui et je me joins à la l’expression du Président d’hier vous remerciant vous, le Docteur Baden et le Docteur Wecht pour le tout travail important que vous avait fait sur le sujet et le temps que vous avez pris sur vos occupations professionnelles que vous avez déjà pour travailler sur le sujet.
Le docteur Blakey a énuméré vos compétences étendues et je ne passerai pas par l’étape pour vous présenter. Il suffit de dire que l’un des 9 experts en pathologie servant au sein du panel chargé de l’autopsie du Comité choisi, est-ce correct ?

Docteur Petty.
Oui, Monsieur.

Monsieur Preyer.
Je crois que vous êtes membre du sous-comité, celui dont les membres n’ont jamais auparavant examiné la preuve dans ce domaine, est-ce correct ?

Docteur Petty.
Vous avez raison, Monsieur.

Monsieur Preyer.
Tel que je le comprends, il y avait deux sous-panels. L’un se composait du Docteur Weston, du Docteur Spitz et du Docteur et qui a examiné la preuve avant cette occasion. Les membres de votre sous-panel n’ont pas examiné la preuve dans le passé ?

Docteur Petty.
C’est exact., je n’ai pas eu l’occasion ou la curiosité d’examiner ces choses, l’information complète, avant qu’on me demande de servir au sein du panel.

Monsieur Preyer.
N’avez-vous jamais exprimé d’opinions à propos des blessures ou du résultat de l’autopsie, n’avez-vous jamais parlé ou écrit à ce propos avant que vous n’examiniez la preuve ?

Docteur Petty.
Non,Monsieur. Je ne me suis ni exprimé à ce sujet, ni fait une conférence à ce propos, ni écrit ou émis d’opinions de quelque manière que ce soit à propos de l’assassinat.

Monsieur Preyer.
Vous n’avez jamais émis d’opinion à propos du résultat de l’autopsie ?

Docteur Petty.
C’est exact.

Monsieur Preyer.
Quand vous étiez hier dans la salle d’audition, avez-vous entendu les témoignages complets des Docteurs Baden et Wecht ?

Docteur Petty.
Je m’y suis trouvé hier neuf heures durant et j’ai écouté attentivement tout ce qui fut dit.

Monsieur Preyer.
Ces deux messieurs sont des pathologistes réputés et ils ne sont pas d’accord comme vous le savez. Le Docteur ne croit pas à la théorie de la balle unique. C’est un pathologiste réputé dont les vues méritent une sérieuse considération. Le Docteur Baden est également réputé. Tel que je le comprends, le Docteur Wecht n’est pas d’accord avec les conclusions du panel à propos de la théorie de la balle unique. Il n’est non seulement pas d’accord mais il croit, tel que je le comprends, que la preuve montre qu’elle est fausse et que c’est démontrable. Je voudrais vous demander si vous croyez que d’après la preuve disponible, la théorie de la balle unique est valide et que le Gouverneur Connally et le Président Kennedy ont été frappés par la même balle ?

Docteur Petty.
Oui ? Monsieur, je crois qu’ils ont été frappés par la même balle et j’ai préalablement fait une déclaration dans ce sens dans le rapport préliminaire du panel.

Monsieur Preyer.
Voudriez-vous synthétiser brièvement les raisons pour lesquelles vous croyez que c’est le cas ?

Docteur Petty.
Oui,Monsieur, j’en serais très heureux, M. Preyer. Je pense qu’il est dans un sens nécessaire maintenant de résumer la trajectoire de la balle et son effet sur ceux qu’elle a frappé. La balle qui a frappé l’ancien président dans la partie supérieure droite du dos et a ensuite continué à pénétrer dans les tissus tendres du cou pour ressortir par l’avant du cou était, comme il a été indiqué déjà, en train de se déplacer dans une direction quelque peu ascendante anatomiquement parlant.
Des anatomistes il y a quelques années ont décidé – pour mieux se comprendre les uns les autres – de placer un corps dans une position spécifique et de rapprocher toutes les descriptions des points de repère du corps au corps dans cette position. Cette position est en réalité une personne étant debout faisant face vers l’avant avec les deux paumes tournées vers l’avant. C’est la position anatomique et en traçant la blessure interne du dos de l’ancien président et en la liant à une ligne plus ou moins droite avec la blessure de sortie à l’avant du cou, la balle aurait suivi une direction légèrement ascendante. Mais le Président n’était pas tout droit au moment où il a été tué, il n’était certainement pas dans cette position anatomique et cela explique, je crois, l’objection que le docteur Wecht avait et son argument qu’il ne pouvait pas comprendre comment la balle avait poursuivi une trajectoire vers le de l’endroit d’où elle avait été tirée pour avoir ensuite une trajectoire ascendante dans le Président et ensuite une trajectoire vers le bas dans M. Connally.
Il y a un deuxième point qui doit être mentionné :
La balle qui a pénétré dans le dos du Président et qui est ressortie par l’avant, n’a frappé aucun os. Si elle avait vraiment frappé un os, l’os frappé aurait été fragile et ne l’aurait certainement pas perturbé manifestement. Elle n’est pas passée à travers sa colonne vertébrale. Elle n’a pas traversé d’os solide et dur et qui aurait offert une grande résistance au passage. En fait ; elle a traversé plusieurs pouces de tissu très doux.
Il n’y a aucune preuve sur les radios que la balle se soit rompue lors de la traversée du dos vers l’avant. Il n’y a eu aucune déformation, à mon avis, de la balle quand elle a traversé le Président.
Maintenant, la deuxième cible que cette balle unique ait frappé fut M. Connally qui était assis quelque part devant le Président et l’autre point que docteur Wecht a avancé à plusieurs reprises est qu’il n’y avait aucune façon de joindre au moyen d’une ligne droite la balle sortant du Président à l’endroit où elle a frappé le Gouverneur. En effet, il y avait un diagramme hier qui montrait la balle faisant plus ou moins des virages à angle droit, ce qui j’en suis certain ne s’est pas produit. En fait, je suggérerais qu’en regardant les films pris de l’assassinat proprement dit, les positions relatives apparentes du Président et du Gouverneur induisent quelque peu en erreur, c’est-à-dire que l’on ne peut pas déterminer précisément en regardant une vue à plat bidimensionnelle d’un côté de la limousine et des individus s’y trouvant leur rapport l’un par rapport à l’autre.
Ensuite, la balle en frappant M. Connally n’a pas pénétré dans la poitrine dans le sens habituel du mot. La balle est en effet entrée dans le dos et au niveau de la poitrine près de l’aisselle et elle a poursuivi sa course sur la partie latérale ou extérieure de la côte et elle est ressortie juste au-dessous du mamelon droit, mais il n’y a aucune preuve que la balle ait en réalité pénétré dans la côte. En effet, un des chirurgiens qui a soigné le Gouverneur, le docteur Shaw, m’a dit que la balle n’avait pas pénétré dans le poumon, mais que la côte avait été brisée et mon avis est que cette balle en frappant la côte l’a brisé à un endroit où la côte est tout à fait vulnérable et qu’elle a ensuite continué à suivre plutôt de près la pente de la côte et qu’elle a ensuite finalement quitté la poitrine.
Les radios ne sont pas en mesure de montrer une quelconque preuve de particules de métal présentes dans la poitrine. Donc, à mon avis, la balle n’a pas été déformée de manière significative lors de son passage dans la poitrine du Gouverneur.
Ensuite, la balle est en fait entrée dans le poignet et bien que les rapports soient quelque peu difficiles à comprendre, elle est apparemment entrée davantage à l’arrière le poignet et est ensuite sortie plus vers l’avant poignet et de nouveau comme dans la blessure de la poitrine, ce fut une frappe tangentielle qui a brisé l’os - il n’y a aucune doute à ce sujet- elle l’a brisé et a causé une fracture morcelée et rayonnante et ressortant elle a ensuite poursuivi sa course.
Ici pour la première fois, des fragments de substance de balle sont trouvés et c’est ici, à mon avis, que la balle s’est d’abord déformée de manière significative.
Ensuite s’étant épuisé et à une vitesse très basse, elle a continué sur rebondir à l’intérieur et hors de la cuisse du Gouverneur.
Maintenant, laissez-moi récapituler. La balle a pénétré dans un individu sans être déformée, ne laissant aucune trace de métal derrière elle. Dans la deuxième personne elle a pénétré dans la poitrine, frappant de façon tangentielle contre la côte, fracturant la nervure et endommageant incidemment le poumon sous-jacent, parce que la côte a été projetée contre le poumon et a ensuite continué de nouveau sans laisser de sa substance au moment d’entrer dans le poignet où elle a finalement laissée une partie de sa substance, pas beaucoup, mais un peu.
Il n’y a rien ici qui soit peu commun ou spectaculaire ou inattendu. C’est le comportement d’une balle pleine chemisée de métal, une balle recouverte dans tous les secteurs sauf à la base par une chemise ferme, dure, robuste, difficile à déformer.
Maintenant, on a expliqué hier, la raison pour laquelle ces munitions sont utilisées à titre militaire. La raison pour laquelle de telles munitions ne sont pas utilisées conformément à la loi par des officiers de police chargé du maintien de l’ordre, une des raisons principales, est que de telles balles passent vraiment au travers de personnes et en frappent d’autres et chaque agence chargée de l’application de la loi dans le monde en est préoccupée.
Lors de conversations ici avec la Police du Capitole, de tels individus présents ici dans cette pièce ont des munitions douces avec des points creux pour que les balles ne traversent pas l’assaillant et ne frappent pas un spectateur imprudent.
Cette munition qui a été utilisée lors de l’assassinat a été conçue pour traverser des individus et cela ne m’étonne pas et n’étonne pas non plus le reste du panel, à l’exception probablement du docteur Wecht, que la balle ait continué à traverser une personne, frappant la côte d’une autre, traversant le poignet et finissant dans la cuisse de l’individu.
Il y a un autre point que je voudrais souligner et c’est qu’il y a eu un peu de surprise indiquée de la part de quelques individus qu’il n’y avait aucune baisse du chapeau Stetson que le Gouverneur Connally portait. Si on regarde les films et si on regarde la position de la main du gouverneur et qu’on se rend ensuite compte que la balle est passée légèrement de l’arrière du poignet à l’avant de celui-ci, on se rend compte immédiatement que la force de la balle aurait eu tendance à conduire le poignet plus loin vers l’avant contre la cuisse et qu’elle n’aurait eu, à mon avis, tendance à agiter le poignet vers le côté ou latéralement, comme quelques personnes l’ont prétendu.
Il y a aussi une certaine objection de la part de quelques individus relative au fait que nous ne connaissons pas ce que la réaction du corps tout entier doit aux coups de feu et il y a un peu de répugnance, je crois, de la part des individus de réaliser qu’il peut y avoir des manifestations de réactions différentes suivant les individus quand on est frappé par une balle et encore dans ce même film nous voyons deux personnes qui ont été frappés, nous savons qu’ils ont été touchés, nous pouvons en réalité voir leurs blessures et ces deux individus ont réagi tout à fait différemment, l’un de l’autre.
Il y a une grande variation biologique dans la manière de réagir des individus lorsqu’ils sont blessés. Cela ne m’étonne pas du tout. Nous voyons dans la pratique quotidienne de notre travail des individus qui sont blessés et qui ne se rendent pas compte qu’ils sont blessés. Nous voyons d’autres individus qui, subissant une blessure non mortelle ; tombent par terre en disant bon Dieu, je suis mort. Les individus frappés par des balles réagissent de différentes façons. Une autre chose que je dois mentionner : le terme de balle fragile a été introduit hier par le docteur Wecht, qui je crois, comme je le comprends, estime qu’il existe une possibilité pour qu’il y ait eu un coup de feu tiré de façon simultanée ou synchronisée de quelque part du côté droit et à l’avant frappant le Président dans le secteur où le crâne avait été déjà démoli.
Maintenant, à propos de balles fragiles causant une telle blessure ou causant des blessures à des individus, je suis le coauteur du seul journal qui n’ait jamais été écrit sur les capacités de blessure des balles fragiles. Les balles fragiles sont des balles qui sont conçues pour être utilisées dans des stands de tir. Ce sont des balles qui sont spécifiquement conçues pour se séparer en plusieurs parties au fond du stand de tir, afin de ne pas ricocher et causer de blessure aux tireurs ou aux gens qui travaillent dans le stand.
De telles balles sont d’habitude constituées de limaille de fer ou de petites pièces granulaires de fer liées ensemble par un peu de substance organique, pour qu’en finale elle se séparent en de nombreuses pièces. De telles balles et fragments de balles sont faciles à détecter aux rayons X. Il n’y a pas de tels fragments dans les radios de la tête de l’ancien président.
Il n’y eut aucune balle fragile tirée.
Je pourrais aussi ajouter que des balles fragiles sont produites pour des munitions de calibre 22 et elles ne sont pas produites pour des armes de calibre supérieur.
Il n’y a aucune preuve dans la Radio de la tête du Président d’un tir de balle fragile. S’il y en avait, je m’attendrais à voir apparaître des particules qui ne sont pas présentes et, en outre, si une telle balle avait été tirée du côté de la tête, à travers la grande ouverture causée par une balle sortante, je m’attendrais à ce que ces morceaux de balle fragile aient continué vers la gauche de la tête et il y aurait de la matière, de la matière métallique facilement identifiable et visible dans le côté gauche du cerveau.
Il n’y a pas de tels fragments présents.
C’est pour ces raisons que je ne trouve pas difficile de croire en une balle unique passant à travers l’ancien président Kennedy et continuant au travers de la poitrine, du poignet et terminant finalement dans la cuisse du Gouverneur.
Est-ce que cela répond votre question, Monsieur ?

Monsieur Preyer.
Très complètement, docteur Petty. Vous avez anticipé et répondu à chaque question que j’avais l’intention de vous poser. Laissez-moi vous poser cette question : serait-il exact ou à votre avis, la balle a-t-elle traversé l’os du poignet du Gouverneur Connally ? Peut-être que j’utilise un terme de profane et pas un terme scientifique. Vous avez mentionné que l’os du poignet avait été brisé. Est-il exact de dire que la balle a traversé l’os du poignet ?

Docteur Petty.
Je ne crois pas qu’elle l’ait fait. On ne peut pas être certain en lisant les rapports du docteur Grégory, qui était le médecin traitant à l’Hôpital de Parkland, si vraiment la balle a en réalité traversé l’os.
Il n’y a aucune preuve radiographique spécifique qu’elle ait vraiment en fait pénétré, traversé ou perforé, comme on pourrait dire, l’os.
Cependant, il n’y a pas, pour autant que je sache, il n’y a aucune vue du secteur du poignet prise d’un point de vue différent, autre que celle du poignet disposé à plat et parallèle à la surface du film rayon X. Il n’y en a eu de prise du côté opposé - ou latéralement - pour autant que je sache.
Ainsi, je ne peux pas vous dire et répondre spécifiquement, mais je ne vois aucun défaut dans l’os qui me ferait croire que la balle est, en fait, littéralement passée à travers l’os lui-même.

Monsieur Preyer.
Merci. L’autre secteur que j’avais l’intention d’aborder et je pense que vous l’avez couvert, est la question de savoir si le Président a été frappé de côté ou à l’avant droit par une balle fragile, ce qu’il a décrit je pense, pour être loyal vis à vis du docteur Wecht, comme une possibilité éloignée, mais laissez-moi poser une dernière question sur ce sujet. À votre avis, la preuve disponible permet-elle la conclusion qu’à un degré raisonnable de certitude médicale, il n’y a pas eu de coup de feu tiré de côté ou de l’avant qui ait frappé le Président ?

Docteur Petty.
A partir de l’information disponible, il n’y a aucune preuve du tout que le Président ait été frappé sur le côté ou à l’avant. Les seules blessures qu’il ait subi, à mon avis, sont des blessures à l’arrière ; une derrière l’épaule, une derrière la tête.

Monsieur Preyer.
Merci. M. le Président, il y a eu d’autres questions soulevées pendant le témoignage hier, mais je comprends qu’il y aura d’autres témoins experts ce matin qui seront appelés et dont l’expertise est dans l’immédiat plus appropriée vis à vis de certaines de ces questions. Ainsi, je n’ai aucune nouvelle question pour le docteur Petty à cet instant.

Le président Stokes.
Le temps de l’intervenant est expiré. D’autres membres du comité demandent-ils à intervenir. [Aucune réponse.] Docteur Petty, n’importe quel témoin paraissant devant notre comité a droit conformément à nos règles aux 5 minutes complémentaires où il conclut son témoignage dans le but de faire la déclaration qu’il désire appropriée à son témoignage.
Vous pouvez ainsi expliquer votre témoignage, l’amplifier ou l’étendre de n’importe quelle façon que vous le désirez. Je vous donne à partir de maintenant 5 minutes dans ce but.

Docteur Petty.
Vous êtes très aimables, monsieur j’espère que mon explication a été lucide, claire, courte et compréhensible.
Je voudrais dire seulement une chose, je n’ai jamais travaillé avec un groupe d’individus et je parle à cet instant du bureau du comité, qui m’ait montré autant de considération et d’amabilité que ce groupe. Vous avez tous fait beaucoup pour que je me sente chez moi, que je fasse partie de Gouvernement et je l’apprécie énormément.
Vous êtes extrêmement courtois, gentils et j’ai aimé mon bref séjour ici. Merci.

Le président Stokes.
Nous voulons certainement, de nouveau, vous remerciez pour vous être mis au service du Congrès américain et des Américains. Vous avez été certainement, d’une façon très articulée ce matin, extrêmement utile à ce comité, à ce jury. Nous vous remercions beaucoup pour votre service.

Docteur Petty.
Merci, M. Stokes.

Le président Stokes.
La Cour accueille le Professeur Blakey

 


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